Engagé dans le sprint final, l’OM a l’étoffe d’un futur champion. Dans cette course de six matchs à mener face à Bordeaux et Lyon, le club marseillais part favori à la vue de sa santé sportive, de l’enthousiasme déclenché dans l’entourage du club par les résultats – on sent un véritable élan derrière Marseille – et de son leadership au moment d’aborder le « money time ». Il convient néanmoins de se poser les bonnes questions, autour d’un thème : l’OM peut-il être sacré Champion de France 2009 ?
L’absence de Taye Taiwo peut-elle peser dans les prochains matchs ?
Victime d’une désinsertion de l’adducteur, le défenseur nigérian sera indisponible de trois à quatre semaines, selon les éléments communiqués par le club ces derniers jours. L’absence de Taiwo est clairement un coup dur. Depuis son arrivée au club en janvier 2005, et son intégration quatre mois plus tard chez les pros, il n’a quasiment jamais quitté l’équipe. Si ce n’est à l’occasion des Coupes d’Afrique des Nations 2006 et 2008. Véritable force de la nature, il subit de plein fouet le contre coup physique d’une très belle saison, certainement la meilleure de sa carrière. Pour autant, ce désistement n’est pas dramatique. Bolo Zenden assure l’intérim. Mais s’il a été à la peine contre Lorient, il retrouvera vite les repères d’une position qu’il a déjà occupée à de nombreuses reprises avec Barcelone, Chelsea, ou les Pays-Bas.
L’OM a-t-il un calendrier nécessairement défavorable ?
À l’entame de ce sprint final, l’OM a clairement un avantage. Le club phocéen possède deux points d’avance sur Bordeaux à six journées de la fin. La donne est simple. Pour être champion, il faudra maintenir l’avance sur Bordeaux. Soyons honnêtes, il ne s’agit pas nécessairement de remporter tous les matchs restants. Un score oscillant entre 13 et 15 points devrait suffire. Un sans-faute sacrerait à coup sûr les Marseillais. S’il est évidemment plus complexe que celui des Girondins, le calendrier olympien a le mérite d’être à la fois équilibré et de proposer des adversaires de haut niveau, afin de maintenir la pression jusqu’au terme. Lille, Nice, Nancy, à l’extérieur. Toulouse, Lyon, Rennes, à domicile. Le défi est loin d’être insurmontable. Mais attention, Bordeaux est aussi euphorique.
Le flou entourant l’avenir de Gerets aura-t-il une incidence ?
Eric Gerets ne sera peut-être plus Marseillais la saison prochaine. Mais cette incertitude ne déconcentre en rien les Marseillais dans leur approche du sprint final. Il n’y a même aucun risque que cette question récurrente perturbe des professionnels accomplis, qui visent tous un titre. Ils travaillent ensemble depuis des mois pour tendre à cet accomplissement. Les joueurs de l’OM ne se permettraient donc pas de se tirer une balle dans le pied en se questionnant sur l’avenir de leur coach, alors que le leur n’est peut-être même pas à Marseille. Le football d’aujourd’hui est fait d’incertitudes. Et comme il est d’usage de dire : les joueurs passent, les entraîneurs passent, seuls les titres et le public restent. Aux Cana, Mandanda, Brandao ou Cheyrou d’écrire une nouvelle ligne du palmarès.
Brandao peut-il créer une dynamique ?
Le Brésilien est l’excellente surprise de la saison. Recruté au Shakhtar Donetsk cet hiver, Brandao a révolutionné le jeu marseillais. Il a donc DEJA créé la dynamique. On peut même affirmer sans trop se tromper que les excellents résultats de 2009 découlent en grande partie de l’apport de l’attaquant auriverde. Déjà buteur à 5 reprises, Brandao pèse sur les défenses. Véritable marathonien, il use, déstabilise, sans discontinuer. Un travail d’harcèlement payant. L’OM aura besoin de son Brésilien au top dans la dernière ligne droite.
Quel sera le rôle des remplaçants ?
L’OM n’est engagé plus que sur une seule compétition, le championnat. Pour autant, ce fait ne devrait pas changer le principe de turn-over instauré par Eric Gerets. La concurrence est saine et apporte beaucoup au club. Tout le monde se sent ainsi concerné. Cette saison, l’OM a utilisé pas moins de 27 joueurs différents en Ligue 1. Ce qui en fait le roi du turn-over, devant Lyon (26) et Bordeaux (23). Le rôle du banc sera donc clé pour ce sprint final. On a encore pu le vérifier face à Lorient. Ziani et Wiltord, venus de la touche, ont tous deux pris une part fondamentale dans le succès en Bretagne. Tout comme Kaboré a su s’imposer en défense, profitant de la fin de saison prématurée de Bonnart et du manque de rendement de Mears.
L’OM a toutes les armes pour être champion. Le titre se jouera sûrement au mental, et cet aspect est devenu un point fort du côté de la Provence. Les réponses apportées à ces 5 questions prouvent que Marseille peut aller au bout. Maintenant, seule la vérité du terrain vaudra !