Questions sans réponses

L’OM a enregistré hier soir sa troisième contre-performance en une semaine. Auteurs d’une prestation face à une équipe sochalienne au bord de l’agonie, les joueurs phocéens semblent perdre match après match leur football et leur mental. Au regard des objectifs fixés en début de saison, la situation a de quoi irriter. Les inquiétudes portent sur […]

L’OM a enregistré hier soir sa troisième contre-performance en une semaine. Auteurs d’une prestation lamentable face à une équipe sochalienne au bord de l’agonie, les joueurs phocéens semblent perdre match après match leur football et leur mental. Au regard des objectifs fixés en début de saison, la situation a de quoi irriter. Les inquiétudes portent sur divers domaines, petit condensé de la situation :

Un mercato bien mal terminé
Le départ de Djibril Cissé n’a pas fini de faire couler de l’encre : les dernières rencontres ont mis en évidence un gros manque d’efficacité de l’attaque phocéenne qui tombe bien mal pour les dirigeants. Si le talent du duo Baky Koné/Mamadou Niang est indéniable, le déficit de concurrence au poste d’avant-centre fait peur à voir. La cohérence du recrutement de Mamadou Samassa, qui s’inscrit dans la durée, n’est en rien remise en cause. Il est simplement douteux qu’il ait la chance de bénéficier du temps et des conditions adéquates pour progresser en vue de prétendre à une place de titulaire. Il va de soi qu’un véritable buteur fait défaut à cette équipe afin de concrétiser le gros travail fourni par le milieu de terrain. Deux questions semblent échapper à toute logique : pourquoi avoir prêté Djibril Cissé alors qu’on avait la possibilité de le vendre et de bénéficier par la même occasion de liquidités pour le remplacer ? Pourquoi avoir agi si tard ? Le potentiel de l’équipe étant largement compromis, le bon sens voudrait que l’on puise dans les réserves du club afin de le remplacer.

Les choix curieux d’Eric Gerets
L’extraordinaire travail effectué par le coach belge depuis son arrivée ne doit pas pour autant l’exempter du débat. S’il est incontestable que l’ancien entraîneur de Galatasaray a beaucoup apporté dans de nombreux domaines de compétence, il reste néanmoins des interrogations concernant certains de ses choix. La défense centrale est notamment pointée du doigt : Ronald Zubar, auteur de quelques prestations peu rayonnantes, semble ainsi bénéficier d’un étonnant statut d' »intouchable ». A l’opposé, malgré quelques performances timorées l’an passé, le sort réservé à Gaël Givet paraît quant à lui bien sévère. Souvent titulaire l’année écoulée, l’ancien monégasque s’est retrouvé catapulté au rang d’indésirable, au point de ne pas faire parti du groupe de joueurs olympiens appelés à participer à la Ligue des Champions. L’OM disposant d’un effectif surabondant à ce poste, on peut penser qu’un peu de concurrence ne ferait de mal à personne. Le retour de Julien Rodriguez, peu complémentaire avec Vitorino Hilton à première vue, mettra peut-être tout le monde d’accord.

Un manque de caractère évident
Au-delà de toutes les considérations techniques ou tactiques, les joueurs phocéens semblent être devenus timides et certainement pas représentatifs de la grinta qui a toujours caractérisé les équipes marseillaises. Une certaine nonchalance a gagné les rangs phocéens et le manque de caractère se fait par moment ressentir : alors que l’on tremblait autrefois du manque de maîtrise nerveuse de certains éléments, on a parfois la sensation aujourd’hui d’observer onze agneaux en course pour gagner le prix du fair-play. Pour exemple, la défaite contre Liverpool, les fautes à répétitions subies contre Monaco et le penalty refusé à Sochaux ne semblent pas émouvoir les joueurs outre-mesure. Depuis l’acquisition de son brassard, Lorik Cana, en temps normal véritable pit-bull, n’aboie ni ne mord plus. Mathieu Valbuena et Hatem Ben Arfa peuvent se faire lyncher, aucun de leurs coéquipiers ne vient jamais les défendre… Futur adversaire en Coupe d’Europe, Florent Sinama-Pongolle qualifiait récemment l’OM de « formation orgueilleuse », nul doute qu’il n’a pas vu l’équipe jouer cette saison et qu’il risque d’être fort déçu. Progression ou régression ? A chacun de se faire son opinion.

Un arbitrage préhistorique
Si le ridicule tuait, la Ligue 1 aurait rendu l’âme depuis bien longtemps… L’arbitrage est devenu depuis quelques années une véritable calamité. L’issue des rencontres semble se jouer à une forme de tombola dont les règles nous échappent. Les « hommes en noirs », comme on les appelait jadis, ne disposent pas des moyens adéquats pour diriger des rencontres ayant gagnées en intensité et en vitesse et sont complètement dépassés. Alors que les autres sports adoptent la vidéo de manière intelligente et sensée, le football fait bande à part sous l’influence de ses instances. Peu d’optimisme sur ce chantier, à l’image de Michel Platini et de ses certitudes débiles, les pontes de l’UEFA et de la FIFA enrayent toute progression logique. Ce débat étant sans espoir, nul intérêt de se repasser continuellement dans la tête le penalty non sifflé en faveur de Mathieu Valbuena contre Sochaux et les sanctions non distribuées à Monaco lors de l’application de sa méthode de hachage de tibias. A l’évidence, l’OM ne dispose pas du même statut que certains de ses concurrents dans ce secteur de jeu… La question qui nous vient : qui aura le premier l’idée d’organiser des paris sur les erreurs des arbitres de Ligue 1 ?

En vertu du joker qui peut être recruté avant décembre, la situation pourrait être rapidement rattrapée si tel était le dessein des dirigeants. Au regard des décisions prises dans le passé, l’espérance s’annonce pourtant vaine et l’on s’attend simplement une saison similaire aux deux précédentes, avec des très hauts et des très bas. Les objectifs ayant été soudainement revus à la baisse en fin de mercato, seul réside l’espoir d’accrocher le podium en vue d’une nouvelle participation à la phase de poule de la Ligue des Champions l’an prochain. Dans l’état, le titre ne semble pas dans les cordes de l’OM, club aux ambitions fluctuantes…