Qui pour défendre l’OM ?

L’Olympique de Marseille n’a jamais été proche des dirigeants du football français comme cela a pu être le cas de Jean-Michel Aulas à une certaine période. Et quand ces années dorées ont été révolues, le président rhodanien a mis son bleu de chauffe et s’est évertué à défendre son club chaque fois qu’il l’a jugé […]

L’Olympique de Marseille n’a jamais été proche des dirigeants du football français comme cela a pu être le cas de Jean-Michel Aulas à une certaine période. Et quand ces années dorées ont été révolues, le président rhodanien a mis son bleu de chauffe et s’est évertué à défendre son club chaque fois qu’il l’a jugé utile, notamment quand il y avait des décisions arbitrales en sa défaveur, et au risque de devenir l’un des personnages les plus impopulaires du football français. Alors que l’OM vient de se voir « voler » lors des deux dernières rencontres face aux Girondins de Bordeaux et à Lorient, aucune voix côté marseillais ne s’élève pour crier au scandale. Etrange …

Des statistiques qui ne trompent pas

Parmi les vingts clubs de Ligue 1, l’OM est l’équipe qui concède le plus de pénaltys (8 cette saison). Autre record, les Marseillais sont ceux qui obtiennent le moins de pénaltys (3 cette saison) alors même que l’Olympique de Marseille est un des clubs qui a le plus de possession de balle lors des rencontres. Habituellement assez peu indulgent avec l’OM, Pierre Ménès s’interrogeait hier sur le match face à Lorient. « Il va falloir m’expliquer pourquoi plus aucun arbitre ne siffle de pénalty en faveur de l’OM. Parce que là, il y en a au moins un qui aurait dû être accordé. Ça en deviendrait presque gênant. » Si on nous dit souvent paranoïaques, les faits sont pourtant là et les quatre pénaltys pour le Phocéens non sifflés lors des deux dernières rencontres auraient dû faire exploser le club. Il n’en a rien été.

L’OM, un club qui ne se révolte plus

Bernard Tapie et Rolland Courbis estimaient il y a quelques semaines que l’OM avait peu à peu perdu de son identité. C’est une évidence quand on voit le silence radio qui entoure ces deux rencontres. Seul Didier Deschamps a brièvement évoqué ces faits de jeu sans toutefois faire ce qu’il devait faire : aller au clash quitte à se prendre 4 matchs de suspension. « Il y a deux penalties flagrants en notre faveur qui n’ont pas été sifflés. Ce n’est pas une excuse mais cela se répète. Je ne demande pas de faveurs mais ce qui doit être sifflé doit être sifflé. On avait déjà eu deux penalties non sifflés à Bordeaux la semaine dernière. » Trop courtois et réservé le coach phocéen ? On peut le penser quand on revoit les images de ces actions plus évidentes que litigieuses.

Anigo, Stephan, Labrune : silence radio

Si Didier Deschamps ne va pas au combat, on pourrait se dire que son adjoint, Guy Stephan, pourrait y aller à sa place. Hélas non. C’est aussi le cas de José Anigo qui parle beaucoup ces derniers temps mais jamais à bon escient (à moins qu’on lui ait demandé de ne rien dire) et bien sûr du président Vincent Labrune, présent au Moustoir, mais qui n’a pas défendu le club ces derniers jours alors que ces prédécesseurs l’auraient certainement fait avec plus ou moins de véhémence. A force de vouloir avoir une image lisse et polissée, Marseille se retrouve floué et sans identité. Certains parlent de Guingampisation de l’OM. Elle est en route depuis bien longtemps.

Didier Deschamps peut-il voir cette absence de réaction comme un désaveu ? C’est bien possible même si nous, supporters, le voyons plutôt comme une démission. Sauf qu’à plusieurs reprises, Deschamps aurait du aller au clash et il ne l’a pas fait. Peut-on reprocher aux autres ce qu’on n’est pas capable de faire soi-même ? C’est toute la question.