En cosmologie, l’immensité d’une galaxie s’évalue, en partie, à son nombre d’étoiles. Les galaxies les plus importantes en possèdent infiniment plus que les galaxies de moindre envergure. Comparativement, la Voie Lactée regroupe des centaines de milliards d’étoiles, alors qu’une galaxie naine (appellation scientifique) réunit seulement (sic) quelques dizaines de millions de ces boules de plasma. Dans » l’Univers » du football, on distingue aussi les galaxies. Le Real Madrid en est une avec ses neuf étoiles de la Champions League, Marseille en est une autre avec son étoile unique. Mais si la galaxie madrilène brille aujourd’hui de mille feux avec ses nouveaux Galactiques (Ronaldo, Kaka, Benzema), l’OM n’a pas à complexer vis-à-vis de son nombre d’astres. Bernabeau accueillera bien, mercredi, la Guerre des Etoiles ; mais pour y avoir la tête, il ne faudra pas refuser ce combat gravitationnel.
Le Real Madrid impressionne depuis le début de la saison. Si l’assemblage des individualités ne donne pas encore un collectif à toute épreuve, capable de tout arracher sur son passage, il a le mérite de tenir la route et d’engranger les victoires. Les Galactiques Ronaldo, Kaka, et Benzema ont parfaitement intégré le fonctionnement du club merengue. Les tauliers (Raul, Casillas, Ramos, et Diarra) les ont accepté, tout comme ils l’ont fait avec les autres membres du » Florenteam » : Xabi, Arbeloa, Albiol… Et l’entraineur Manuel Pellegrini a trouvé la bonne carburation. Le Chilien, surnommé » l’Ingénieur « , n’hésite pas à imposer ses choix. Benzema et Higuain concurrencent sérieusement l’idole Raul, Guti, bien qu’écarté des équipes types annuelles en prévision à chaque début d’année depuis dix ans, a gagné sa place à la sueur de son front (comme depuis dix ans), et Pepe a fait son retour alors qu’on lui prédisait une carrière… loin de Madrid ! Le Real a donc commencé sa saison de façon prometteuse : cinq victoires en autant de sorties en Liga, et un succès offensif à Zürich pour l’ouverture de la Champions League (5-2). Les Socios, déjà séduits par cette ère II des Galactiques, attendent donc de nouvelles prouesses de leurs protégés, ce mercredi, dans l’antre de Santiago Bernabeu.
Du côté de l’OM, évidemment, on ne l’entend pas exactement de cette oreille. Après un début de saison costaud, le club phocéen a montré récemment ses quelques limites du moment. Battus par Milan en lever de rideau européen et humiliés à Valenciennes, les hommes de Didier Deschamps doivent absolument montrer un visage séduisant à Madrid. Pour deux raisons. Il faudra produire une prestation collective de qualité pour rassurer sur les arguments olympiens cette année, et surtout tenter de ramener un résultat pour se remettre dans la compétition, d’un point de vue comptable. Pour cela, il faudra résoudre le problème du moment. Véritable point fort du mois d’août, la défense phocéenne montre des signes de faiblesses inquiétants depuis Milan. Paradoxalement, l’attaque, pointée du doigt il y a quelques semaines, a retrouvé de sa superbe avec neuf buts sur les quatre derniers matchs. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre collectif. Le retour de Mbia au milieu et un regain de forme de Taiwo devraient aider en cela.
Si rien n’est jamais joué d’avance, il faut bien admettre que l’OM ne se présente pas dans les meilleures dispositions à Madrid. Mais les grandes équipes réagissent souvent quand elles sont dos au mur. Si l’OM veut grandir et intégrer de nouvelles galaxies, il lui faut apprendre. Pour se mettre en condition, peut-être commencer par écouter l’hymne de la Ligue des Champions. Car comme disait une chanson oubliée : » Ecoutez la chanson des planètes. Pour vous mettre leur nom dans la tête. L’aventure est dans le ciel. Et demain votre rêve sera réel « . On veut bien y croire.