L’OM débute son championnat 2012/2013 dimanche soir par un déplacement en terre champenoise, à Reims (21h sur Canal+). Les médias généralistes ont déjà commencé à nous vendre un match qui sent bon le classique, opposant deux équipes au glorieux passé. Pourtant, en y regardant de plus près, l’histoire des deux entités ne s’est pas vraiment écrite en parallèle.
La grande période rémoise (5 titres de champion de France, 2 coupes de France, 2 finales de coupe des clubs champions) s’est étalée de 1949 à 1962. Pendant ce temps, l’Olympique de Marseille, dont le palmarès s’étale sur presque l’ensemble de ses 110 ans d’existence, n’a strictement rien gagné. Le Stade de Reims a ensuite lentement décliné jusqu’à quitter l’élite en 1979. L’OM a entretemps glané 8 championnats, 4 coupes de France, 3 coupes de la Ligue et 1 Ligue des Champions (et 3 autres finales européennes).
L’affiche est belle, le retour du Stade de Reims dans l’élite redore le blason de la L1 qui a besoin de ses plus beaux clubs historiques pour se valoriser. Mais entre Reims et l’OM, peu d’histoire commune donc et encore moins de rivalité. Pour l’OM, il s’agit surtout de démarrer un nouveau cycle après le départ de Didier Deschamps. Pour le Stade de Reims, il s’agit de s’affirmer le plus vite possible en L1 et engranger un maximum de points en début de championnat, comme les promus en ont souvent l’habitude.
OM : Le début d’une nouvelle ère ?
L’OM est probablement à un tournant de son histoire. Au sortir d’une saison très mitigée et avec des caisses vides, l’OM doit apprendre à dépenser moins et gagner plus (de matchs). Elie Baup, le nouvel entraineur, va devoir composer avec une situation pour le moins singulière. Il va devoir subir ce qui va ressembler à une grande braderie de plusieurs joueurs cadres (départs attendus de Rémy, Azpilicueta, Mbia, voire Ayew, après le départ acté de Diarra) afin de renflouer des caisses dans le rouge vif. Pour compenser, José Anigo, de retour au pouvoir sportif, va lui dénicher quelques pépites au rabais dont il a le secret. Dans le même temps, il va devoir satisfaire la demande principale des supporters : du jeu ! En la matière, les matchs de préparation se sont montrés contrastés. Mais la victoire convaincante en tour préliminaire d’Europa League contre les Turcs d’Eskisehirspor (3-0, jeudi dernier) semble donner quelques espoirs.
L’OM va donc tenter de surfer sur cette dynamique pour démarrer positivement le championnat face au promu Rémois. Pour cela Elie Baup aura un groupe toujours incomplet. Rémy est toujours en délicatesse avec ses blessures, Mbia est suspendu, Diarra est parti. Baup n’aura donc pas à souffrir de l’embarras du choix et fera probablement peu de malheureux au moment de l’énoncé de sa composition d’équipe. Le petit miracle est qu’il pourra compter sur un Gignac en forme et efficace, dont on espère qu’il parviendra à confirmer ses bonnes dispositions dimanche.
Stade de Reims : Après 33 ans d’attente
Coté Rémois, on espère bien retrouver l’élite de la plus belle des manières. Toute la ville n’attendait que cela, le stade Delaune (22 000 places) est à guichets fermés depuis 10 jours et les joueurs vont tout donner pour fêter ce retour dans l’élite. Surtout qu’en face, c’est l’OM. Et commencer une saison en accrochant le scalp du plus grand club français (n’en déplaise aux Qatariens), cela ferait bon genre. Évidemment, l’objectif du Stade de Reims pour cette saison est de se maintenir en L1. Opération commando à prévoir. A terme, les dirigeants champenois ont sans aucun doute la volonté de pérenniser le club en L1.
Pour remplir la délicate mission du maintien, le club a misé sur le recrutement de joueurs qui ont réussi au club lors de 3 dernières saisons en L2. Ainsi, le club a vu les retours de Toudic, Krychowiak et a réussi à conserver Kamel Ghilas qui était prêté par les Anglais de Hull. Des joueurs d’expériences viennent compléter le tableau. Fofana, Signorino et Devaux auront la tâche de donner plus d’assise défensive à une équipe réputée assez joueuse. En attaque, l’ancien Lillois Nicolas Fauvergue aura la tâche de faire oublier le chouchou du public Cédric Fauré, que le club n’a pas souhaité garder.
Du jeu que diable !
Voilà donc un match qui sent le passé. Les deux équipes sont pourtant clairement tournés vers l’avenir dont cette saison représente un tournant décisif pour les 3-4 prochaines années. Il ne reste plus qu’à espérer un match enlevé entre deux équipes que les supporters respectifs veulent voir ambitieuses dans leurs intentions de jeu. Que le meilleur gagne, et autant que cela soit l’OM.