Rennes 4-4 OM : la tactique et les joueurs

La saison 2008-09 débute en Bretagne après une phase de préparation avec de nombreux matches amicaux. Les Rennais sont les seuls en France à avoir des matches officiels dans les jambes avec une qualification en Coupe UEFA grâce à leur succès en Coupe à Toto. Eric Gerets doit se priver d’Hilaire Munoz, Julien Rodriguez, Mathieu […]

La saison 2008-09 débute en Bretagne après une phase de préparation avec de nombreux matches amicaux. Les Rennais sont les seuls en France à avoir des matches officiels dans les jambes avec une qualification en Coupe UEFA grâce à leur succès en Coupe à Toto.
Eric Gerets doit se priver d’Hilaire Munoz, Julien Rodriguez, Mathieu Valbuena et Guy Gnabouyou, blessés ou convalescents. Il n’a pas retenu Dmytro Nepogodov, Leyti N’Diaye, Renato Civelli, Gaël Givet, Pape Daouda M’Bow, Bostjan Cesar, Milos Krstic, Salim Arrache, Andre Ayew et Mohamed Amine Dennoun. L’entraineur belge aligne un 4-3-3 sans surprise avec Steve Mandanda dans le but, Laurent Bonnart, Vitorino Hilton, Elamine Erbate et Taye Taiwo (de droite à gauche) en défense ; Lorik Cana (le capitaine) et Modeste M’Bami sont les récupérateurs, Hatem Ben Arfa mène le jeu derrière le trio Bakari Koné, Djibril Cissé et Mamadou Niang.
Rudy Riou, Ronald Zubar, Charles Kaboré, Benoit Cheyrou, Boudewijn Zenden, Karim Ziani et Elliot Grandin sont sur le banc de touche.

La première mi-temps de la saison est échevelée avec une ribambelle d’occasions très nettes. Rennes ouvre rapidement le score mais Koné égalise dans la foulée avant que Ben Arfa puis Niang donnent l’avantage aux Olympiens avant la fin de la première demi-heure. Mandanda est très vigilent alors Cissé et Niang manquent, à plusieurs reprises, de plier le match dès la pause qui est tout de même atteinte sur le score de 3-1.
Les Bretons changent de système au retour des vestiaires et Thomert réduit le score rapidement. Il y a encore beaucoup d’occasions car les attaques prennent largement le pas sur les attaques. Koné, touché à la cuisse, puis Ben Arfa et Niang cèdent leur place à Cheyrou, Grandin et Zenden. L’OM passe donc en 4-4-2 et les dernières minutes sont folles avec l’égalisation bretonne sur un but gag contre son camp de Mandanda à la dernière minute. Dans les arrêts de jeu, Grandin redonne l’avantage aux siens mais sur une nouvelle absence de la défense, Rennes égalise encore. Cela fait donc un ébouriffant 4-4 pour cette ouverture de la L1.

Steve Mandanda (8) : malgré quatre buts encaissés dont un inscrit contre son camp, il a été le meilleur Olympien évitant à son équipe une humiliation. En effet, abandonné par sa défense, il a fait deux belles parades en première mi-temps sur des tirs précis. Après le repos, il a encore multiplié les interventions en gagnant notamment un duel face à Pagis et prenant plusieurs ballons aériens.
Laurent Bonnart (4.5) : l’arrière droit marseillais, comme toute la défense, a eu les pires difficultés à endiguer les vagues rennaises qui ont déferlé des premières minutes à la fin des arrêts de jeu. On l’a donc peu vu monter pour déborder mais son équipe n’en avait pas besoin étant donné le nombre de joueurs offensifs.
Taye Taiwo (4.5) : le Nigérian a été un peu plus présent devant avec un coup-franc, quelques centres (notamment celui amenant le troisième but phocéen) et un tir sur le poteau après une superbe percée dans la surface bretonne. Par contre, défensivement il a été souvent pris dans son dos par des Rennais qui jouaient très près de la ligne.
Vitorino Hilton (3) : pour ses débuts sous le maillot Blanc, le stoppeur droit olympien a été complètement dépassé, incapable de contenir les attaquants bretons. Le premier et le dernier but sont caractéristiques : il lève le bras au lieu d’aller au contact pour compenser son piteux placement. Sur ce match, il n’y a pas de doute, l’OM a bien recruté le leader de la défense lensoise, reléguée la saison passée. Néanmoins, il lui sera difficile de faire pire et il ne pourra que progresser…
Elamine Erbate (3.5) : le Marocain a lui aussi été en grande difficulté face à Pagis et Thomert même s’il a montré moins de nonchalance que le Brésilien.
Lorik Cana (4.5) : le capitaine olympien a été incapable de prendre le dessus sur ses adversaires directs, permettant aux Bretons de déferler sur la défense provençale.
Modeste M’Bami (4.5) : le Camerounais n’a pas réussi à faire mieux que l’Albanais, étant le plus souvent dépassé par les milieux de terrains offensifs rennais.
Hatem Ben Arfa (7.5) : l’ancien Lyonnais a évolué meneur de jeu derrière trois attaquants. Il a fait de nombreux enchainements de grande classe grâce à ses dribbles et ses accélérations balle au pied. Il a ainsi rendu fou la défense bretonne qui a été obligée de faire de nombreuses fautes. Il a aussi été décisif en donnant le premier but à Koné puis en inscrivant le second. Par contre, son travail défensif a été quasi inexistant (comme les trois autres joueurs offensifs) ce qui a contraint son équipe à subir mais aussi permettant d’inscrire quatre buts à l’extérieur. Il a eu plus de mal au fur et à mesure que la rencontre avançait et est logiquement sorti en fin de match.
Elliot Grandin (non noté) : il a pris la place du numéro 20 pour le dernier quart d’heure et a inscrit l’ultime but de son équipe sur une frappe précise profitant d’une Nième hésitation de la défense rennaise.
Bakari Koné (7) : le petit Ivoirien a évolué sur l’aile droite et il a mis moins de dix minutes pour inscrire son premier but en Blanc, sur un superbe enchainement dans la surface et une frappe du gauche d’une rare précision. Par la suite, sa vitesse et sa vivacité ont gêné l’arrière-garde bretonne même s’il a du rapidement sortir après la pause visiblement touché à la cuisse.
Benoit Cheyrou (non noté) : il a pris la place du premier buteur olympien afin de renforcer l’entrejeu et de rééquilibrer l’équipe qui penchait nettement vers l’avant. Il s’est positionné à gauche mais n’a pas réussi à apporter la stabilité recherchée. Il a aussi manqué une superbe occasion sur un centre en retrait où il avait le but grand ouvert mais il a tiré au-dessus.
Mamadou Niang (6.5) : il a joué sur l’aile gauche dans son style caractéristique, où il est difficile de lui prendre le ballon quand il part vers le but adverse. Il a ainsi donné le deuxième but à Ben Arfa sur un beau débordement et un centre précis. Il n’a pas tremblé quelques instants plus tard, gagnant son duel avec Douchez depuis le point de penalty. Par contre, quelques minutes après, il a buté sur le portier breton alors qu’il était tout aussi bien placé. On l’a moins vu après le repos et il a cédé sa place à Zenden en toute fin de rencontre.
Boudewijn Zenden (non noté) : il a donc joué les arrêts de jeu de folie sur le flanc gauche.
Djibril Cissé (6) : l’avant-centre marseillais a montré de la variété dans son jeu avec des duels aériens, des courses intéressantes et un positionnement permettant aux autres attaquants de briller. Par contre, il a été maladroit dans le dernier geste alors qu’il a eu plusieurs très belles occasions où il a toujours préféré de tirer comme une mule sur Douchez.

On a donc vu un match à l’ancienne à une époque où les deux équipes jouaient pour marquer un but de plus que l’adversaire (au lieu d’en prendre un de moins). Les attaques ont donc pris très largement le dessus sur les défenses, les équipes étant coupées en deux, les joueurs offensifs faisant un minimum de travail de pressing. Même si les Olympiens peuvent avoir des regrets vu le déroulement de la partie, le score nul est logique même si on aurait du voir plus de buts étant donné le nombre hallucinant d’occasions nettes.
Les performances individuelles ont donc été extrêmement contrastées avec une défense à la rue et une attaque clinquante mais qui a manqué à plusieurs reprises de plier la rencontre et qui n’a surtout pas assez participé au travail défensif. Steve Mandanda, malgré un but gag contre son camp et quatre buts encaissés, a été le meilleur de son équipe, multipliant les interventions décisives. A l’opposé, Vitorino Hilton a été indigent.
Il sera intéressant de voir si Eric Gerets change son fusil d’épaule pour les matches à venir car cette tactique offensive au plus haut point est très risquée car si les attaquants ne sont pas en réussite, il est possible de se faire battre par des équipes bien plus faibles. Le déplacement en Norvège mercredi pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions est à classer dans cette catégorie des matches a priori faciles mais les Olympiens n’ont aucun droit à l’erreur, cette double confrontation étant la plus importante du mois d’août et le vrai lancement de la saison 2008-09.