On savait, à l’orée de cette nouvelle saison, que l’appel des instances à pratiquer un football plus offensif en L1 prêchait un convaincu du côté de l’Olympique de Marseille. Difficile de faire mieux en la matière hier soir pour un match de reprise. De l’intensité, du suspense, du spectacle : tous ces ingrédients ont dû ravir les diffuseurs de chez « Orange foot » mais certainement pas Eric Gerets qui pestait au coup de sifflet final. A quatre jours d’un premier round importantissime pour une seconde qualification d’affilée en Ligue des Champions face à Brann Bergen, on retiendra que les recrues offensives olympiennes n’ont pas déçu en y allant chacune de leur petit « goal ». Reste les réglages défensifs à optimiser au plus vite car comme le remarquait Mamadou Niang à la fin de la rencontre hier soir, l’OM ne marquera pas quatre buts à chaque match.
Le Parisien : un match de pure folie
La nouvelle version de l’Olympique de Marseille interpelle. Elle possède une flamboyance presque équivalente à la crête iroquoise rouge de Modeste M’Bami. Mais une certaine inconstance aussi. Les Phocéens entament en effet la saison par un match nul à l’extérieur (4-4), à Rennes, agrémenté de quatre buts inscrits. Une partie digne des années 1970, avec attaque obligatoire. Pose altière d’empereur en tribune, Pape Diouf, le président de l’OM, arbore une lèvre gourmande car deux de ses recrues de l’été ont crevé l’écran. Tout d’abord Baky Koné, l’ancien attaquant de poche de l’OGC Nice, auteur d’un premier but (11e) absolument somptueux. […] Cela dit, le premier rôle marseillais s’appelle Hatem ben Arfa. Le gamin de Montrouge, meneur de jeu inspiré, passeur décisif sur le premier but, régale jusqu’à sa sortie (77e). Il préfère souvent la passe au numéro de dribbleur solitaire. […] Mais il paraît difficile de s’enflammer immédiatement sur la flamboyance marseillaise, manifeste en première période. La réduction du score par Thomert (50e), puis l’égalisation finale de Cheyrou (90e + 2), les six occasions franches rennaises et un bloc équipe marseillais trop lézardé, permettent de garder quelques réserves sur la nouvelle mouture du Belge Eric Gerets.
Football365.fr : époustouflant
Six minutes de flottement, un but encaissé puis la mise en route du rouleau compresseur. Voilà grossièrement résumé le début de soirée d’une équipe marseillaise rapidement sous pression et surtout menée au score. Mais qui a ensuite parfaitement maîtrisé son sujet pendant quarante minutes. La rapide égalisation de Koné a bien évidemment été très importante, l’OM n’ayant finalement pas le temps de douter. Mais c’est surtout la puissance offensive de Marseille qui a impressionné. Au retour des vestiaires, changement de physionomie cependant avec des Rennais qui réduisent rapidement le score. La rencontre devient alors complètement folle et après de nombreuses occasions, les joueurs de Guy Lacombe semblent arracher le nul à l’entame du temps réglementaire. A peine le temps de souffler que Grandin pense donner la victoire à l’OM… Erreur. Sur l’engagement, les Bretons arrachent le nul et mettent un terme à ce match complètement fou.
L’Equipe : à couper le souffle
Fréderic Thiriez, le président de la Ligue, présent à Rennes comme Raymond Domenech, a certainement apprécié sa soirée, lui qui réclamait du spectacle, encore du spectacle. […] Rennes et Marseille ont offert une soirée magnifique, en tout cas offensivement. Car, défensivement, il y a peu de chance pour qu’Éric Gerets et Guy Lacombe, les entraîneurs, trouvent beaucoup de motifs de satisfaction… si ce n’est la qualité de leurs gardiens respectifs. Avec en symbole l’égalisation de Rennes à trois buts partout inscrite par Mandanda, pris à défaut par un dégagement d’Erbate, catastrophique pour le coup (3-3, 89e). Quand Marseille, dans la foulée, planta un but par Grandin de vingt mètres dans le but vide (3-4, 90e + 1), on croyait lescore scellé. Les Marseillais s’embrassaient sur le banc, se congratulaient, avant de voir Bruno Cheyrou égaliser d’une tête à bout portant juste après le coup d’envoi, confirmant la faiblesse inquiétante de la défense marseillaise et notamment d’un axe dépassé à tous les coups (4-4, 90e + 2). On n’est pas près, cependant, d’oublier les débuts de Ben Arfa sous le maillot olympien. Un véritable régal. Buteur, passeur, le magicien a offert des fulgurances techniques exceptionnelles.
La Provence : à s’en mordre les doigts
Des regrets déjà. L’OM a procuré des émotions mais a sérieusement gâché sa chance de démarrer le championnat à la perfection. En concédant le nul à Rennes après avoir mené 3-1 à la pause, l’OM ne peut s’en prendre qu’à lui-même et à sa fébrilité défensive coupable, qui a altéré le comportement d’ensemble. Quel dommage ! Car offensivement, l’OM est bien la force attendue. Même s’il lui manque encore un poil de réalisme. Mais il est difficile de faire la fine bouche quand une attaque marque quatre buts à l’extérieur. Dommage, vraiment dommage… […]Quand on mène 3-1 à la pause, puis 4-3 dans le temps additionnel, on n’a pas le droit de ne pas gagner. Cet OM est un paquet de dynamite, une grande revue de techniciens, au jeu souvent époustouflant. Mais encore fragile. […]