Rennes – OM : Novembre en août

Ce qui n’aurait dû être qu’un début de saison parmi tant d’autres a pris, après seulement trois journées de championnat, les allures d’un parcours du combattant. La reprise estivale est traditionnellement la période la plus sereine de l’année, l’intersaison jetant un voile d’oubli sur les déboires passés, et les mirages du recrutement annonçant des lendemains […]

Ce qui n’aurait dû être qu’un début de saison parmi tant d’autres a pris, après seulement trois journées de championnat, les allures d’un parcours du combattant. La reprise estivale est traditionnellement la période la plus sereine de l’année, l’intersaison jetant un voile d’oubli sur les déboires passés, et les mirages du recrutement annonçant des lendemains glorieux et vengeurs. Or cette année, la pause a été courte – intertoto oblige – et les piètres résultats olympiens nous rappelent au bon souvenir du cru 2004-2005. Quant au recrutement, il n’a fait rêver à personne. Ce qui par ailleurs n’implique pas qu’il soit pire qu’à l’ordinaire…

Bref, on ne le dira jamais assez, il n’y a plus de saison. La météo olympienne est formelle : c’est novembre en août. Certains signes ne trompent pas : côté supporters, on réclame des têtes, on met en cause les choix de l’entraîneur, le talent des joueurs – bref, on s’impatiente devant les éternelles années de reconstruction ou de transition. Et du côté de la direction (terme peu approprié en la circonstance…), on renie les décisions du mercato en partant à la recherche de nouveaux joueurs (avec une arlésienne peroxydée en lot de consolation ?) et en en bradant d’autres (quitte à renforcer un concurrent direct…), tandis que l’on affirme avec force persuasion (sic) la totale solidarité régnant en interne. Anigo qui lierait son destin à ceux de Diouf et Fernandez, peut-on trouver meilleur signe avant-coureur d’une implosion à venir ? Mais trêve de mauvaise langue, il paraît que ces trois-là s’entendent à merveille. On y croirait presque, si ce n’était le vacarme des gros, très gros sabots du brave José, et le silence assourdissant du marionnettiste Dreyfus…

Dans cette agitation malsaine, on en oublierait presque qu’il y a un match à jouer. Bonne nouvelle : l’adversaire du soir ne va guère mieux, lui aussi touché par un phénomène de crise précoce – le bruit en moins. Mauvaise nouvelle : le joujou de François Pinault est une des (nombreuses)  » bêtes noires  » de l’OM… Certes, le zéro pointé obtenu par la bande à Böloni constitue un début catastrophique au regard des ambitions affichées en début de saison. Mais en attendant, et contrairement à l’OM, il n’est toujours pas question de Révolution du côté du club breton… Autant dire que, entre l’OM et le Stade rennais, l’on verrait plus facilement le second se relever que le premier. D’autant plus que l’effectif rennais, lui, est resté quasi inchangé par rapport à l’excellent exercice 2004-2005 ; sa valeur intrinsèque n’étant pas en cause, il ne manque pas grand-chose pour que la mécanique se remette en marche…

Premiers éléments de réponse ce soir. Face à ce Stade rennais malgré tout favori,  » ne pas perdre serait un bon résultat « , dixit Fernandez. Tellement vrai, mais guère enthousiasmant. La grisaille et la morosité ambiante auront tué dans l’oeuf la traditionnelle euphorie de début de saison – la seule de l’année pour le supporter olympien. Pourtant, la performance honnête face à Lyon, le talent de certaines des recrues devraient logiquement susciter quelques lueurs d’espoir… Mais au-dessus du Vélodrome, et surtout dans les esprits, les nuages ont la vie dure, et empêchent celles-ci de réchauffer les âmes olympiennes. A vos souhaits…