Rennes – OM : Revoir un Printemps chez Pinault ?

Après les  » mangeurs de bretzel « , voilà que s’offrent à nous les buveurs de chouchen. Cette nouvelle étape dans notre tour de France des régions s’annonce comme une belle occasion de recoller aux basques de nos concurrents – en attendant des déplacements plus corsés. Après leur bon nul chez les Reds, et leur victoire […]

Après les  » mangeurs de bretzel « , voilà que s’offrent à nous les buveurs de chouchen. Cette nouvelle étape dans notre tour de France des régions s’annonce comme une belle occasion de recoller aux basques de nos concurrents – en attendant des déplacements plus corsés. Après leur bon nul chez les Reds, et leur victoire 4-0 face à de biens faibles Strasbourgeois, on voit mal les Olympiens revenir bredouilles de la chasse aux rennes : on a connu gibier plus redoutable.

Les Rennais forment en effet un groupe sans âme et sans panache. Récemment vaincus à Nice (3-1) et humiliés à domicile par Nantes (0-3), ils végètent dans le bas-ventre mou de la Ligue 1. Cette place est la leur : au vu de l’insignifiance du jeu proposé, comment espérer mieux ? Certes il y a Alexander Frei, le buteur helvétique; les prometteurs Faty, Didot et surtout Kallström; ou encore quelques têtes connues des terrains de Ligue 1, comme l’ex-Montpelliérain Barbosa et l’ambassadeur d’OL Coiffure, j’ai nommé Tony « Banane » Vairelles. Mais l’ensemble manque de liant, de mordant et de talent, si bien que l’équipe rennaise n’enthousiasme guère les foules – pas même les siennes.

Car contrairement à ses voisins bretons, le Stade Rennais ne dispose pas du capital sympathie qui rend attachants certains petits clubs. La faute sans doute à l’ombre pesante du grand argentier François Pinault et de ses millions dilapidés à pure perte… Acheter des joueurs sur cassette, c’est comme commander des slips à la Redoute : on se fait toujours avoir sur la qualité et sur le tarif. Le milliardaire s’imaginait un destin de vainqueur, à la Tapie – version burnée – ou à la Aulas – version constipée. Mais quand on n’a ni le charisme, ni les compétences, les plus gros comptes en Suisse ne suffisent pas, et le grand mécène Pinault a du se résigner à plus de modestie.

Du côté olympien, on connaît la chansonnette. Ici aussi, des millions ont été gaspillés, pour des résultats guère plus reluisants. Alors, RLD – Pinault, même combat ? Chacun traîne ses casseroles : Lucas-Turdo contre Dill-Fernandao, le marché sud-américain n’est décidément pas fiable. Chacun traîne aussi cette image du milliardaire naïf – et un tantinet ridicule -, qui confond foot-business, business tout court et hobbies de riches. Chacun enfin a du renoncer à la folie dépensière pour revenir à des méthodes plus sages. Toutefois, le parallèle a ses limites : après des années d’errance, RLD – contrairement à son homologue breton – semble avoir trouvé la bonne formule. En plaçant Christophe Bouchet à sa tête, le club est remis sur de bons rails : stabilité et auto-financement sont devenus les maîtres-mots.

Cette nouvelle politique se traduit sportivement par des résultats retrouvés : malgré la crise actuelle, l’OM regarde vers le haut du classement, et défend chèrement sa peau en UEFA, tandis que les Rouges et Noirs ne parviennent toujours pas à décoller de la seconde partie du tableau. La confrontation de ce soir devrait confirmer la tendance, à condition toutefois d’éviter quelques écueils : ne pas se voir trop beaux après le 4-0 infligé aux Strasbourgeois, et, surtout, ne pas avoir, comme à Bastia, la tête à Liverpool. Restent aussi quelques inconnues : l’affaire Mido a-t-elle laissé des traces ? L’éviction de Laurent Batlles du groupe samedi dernier l’a-t-elle démoralisé ou au contraire remobilisé ?

Réponse dimanche soir. A condition que nos hommes sortent le bleu de chauffe, car c’est tout ce qu’ils savent faire. Justice immanente : l’âpreté – voire l’ennui – des ces modestes matches de L1 sont sans doute le plus cruel des châtiments pour Pinault et RLD, nos deux flambeurs flambés. Eux qui croyaient pouvoir brûler les étapes à coups de millions se retrouvent aujourd’hui contraints à gravir l’échelle depuis le premier barreau. Comme on se retrouve…

Qui dit que les riches ne sont jamais punis ?