En raison des vents violents qui ont balayé la cité phocéenne durant la nuit de samedi à dimanche et des risques de chute de structures autour du Stade Vélodrome, la commission de sécurité de la LFP a décidé de reporter le match qui devait opposer l’OM à l’OL dimanche soir. Si souvent on nous assène dans les médias que le football est à l’image de la société, les réactions qui ont suivi ce report le confirme. Bienvenue au pays des grincheux.
méthode n°1 : ça m’ennuie mais je l’accepte
S’il est assez coutumier dans certaines régions françaises d’avoir des reports de match en hiver, cela l’est nettement moins à Marseille au mois d’octobre. Surpris par la tempête qui a secoué Marseille samedi soir, certains joueurs de l’Olympique de Marseille ont admis regretter le report de cette rencontre à l’image de Steve Mandanda. « Cela nous ennuie un peu car nous étions prêts à jouer. (…) Maintenant il est annulé pour des raisons de sécurité, il faut l’accepter. On fait avec. » Le président de l’OM, Vincent Labrune, est à l’unisson avec le capitaine de l’OM avec tout de même un brin de fatalisme. « Le report du match est malheureux. (…) Malheureusement, les conditions climatiques et les travaux dans le stade en ont décidé autrement, nous n’y pouvons rien. » Loïc Rémy s’estime lui « déçu » par ce report face à son ancien club mais il savait ce qu’il en serait bien avant que la décision de la LFP soit prise. « On avait compris déjà hier soir (samedi) que ce serait compliqué de jouer avec ce vent. On s’en remet forcément à la commission de sécurité. »
méthode n°2 : je fais semblant de l’accepter mais j’ai les boules
Sous ses airs de cadre sup fraichement sorti d’une école de commerce, Rémi Garde s’avère être moins lisse qu’il n’y parait. Dans la famille grognon, je demande l’entraineur de l’OL. « Je m’étonne que la décision n’ait pas été rendue publique plus tôt. Le vent soufflait déjà très fort dès hier. On a fait le voyage aller-retour dans la journée… Pour rien. C’est de la fatigue et nous n’avons pas pu nous entraîner. » Rendons-lui tout de même justice, le disciple de Wenger a aussi admis que la décision du report s’imposait sur le « principe de précaution« . Qu’aurait-on pu entendre si un accident était survenu aux abords du Vélodrome ?
méthode n°3 : je l’ai tellement mauvaise que je raconte n’importe quoi
Présent médiatiquement chaque fois qu’il est inutile de l’être, Jean-Michel Aulas s’est bien évidemment laissé aller hier à ce qu’il fait le plus mal : se faire passer pour une victime. Dès hier soir, le président lyonnais est donc tombé à bras raccourcis sur l’OM et la LFP, selon lui, responsables du report de la rencontre. « C’est bien dommage parce qu’on était dans une spirale positive. Ce qui n’était peut-être pas le cas de notre adversaire. Si la préfecture des Bouches-du-Rhône a pris cette décision, il y a sûrement des raisons. Mais s’il y avait un problème dans les tribunes, il fallait jouer ce match à huis-clos, ou le reporter à demain (lundi) après-midi. » Pour info, Marseille joue mercredi face au PSG. Mais loin de s’arrêter là, Aulas a exprimé avec la pondération qu’on lui connait (sic) qu’il n’entendait pas transiger quand à la date à laquelle se déroulera cette rencontre. Une façon de dicter sa loi et d’avertir les instances de la Ligue avant qu’ils ne décident.
Rappelons que l’OM a, par le passé, subi le report d’un match face au PSG, sous l’impulsion de Robin Leproux, pour une épidémie de grippe A qui, au final, a fait moins de morts qu’une grippe saisonnière. A ce moment-là, les dirigeants du club phocéen ont su rester dignes. Il serait peut-être opportun que le président de l’OL s’en inspire et ce, d’autant que Bernard Lacombe, lui, a été très correct dimanche soir.