En règle générale, une équipe qui a des ambitions se doit d’être régulière, d’enchaîner des résultats, donc de faire des séries. Pas forcément que des victoires mais au moins rester invaincue quelques semaines pour apporter de la constance dans l’effort et une récompense au travail. L’OM semble enfin avoir adopté cet adage depuis le déplacement à Lyon, spécialiste du cavalier seul, impressionnant de régularité depuis le début de saison. En effet, ce déplacement périlleux à Gerland avait fait naître l’espoir chez les supporters les plus sceptiques. Un espoir qui s’était transformé en véritable appétit européen à la suite de la somptueuse victoire à Lille, en milieu de semaine. Mais ce succès, à l’extérieur, se devait d’être bonifié au Vélodrome, face à Nice. Tout d’abord pour faire fructifier le capital engrangé mais aussi pour se réconcilier avec le public, tout en vainquant le » syndrome Vélodrome « , comme aiment à le souligner certains médias.
L’OM nous avait habitué, depuis le début de la saison, aux périodes en dents de scie. Une victoire étonnante, suivie d’une défaite peu flatteuse… Bref, on voyait un peu de tout dans la saison marseillaise, même si rien de fâcheux ne permettait de tout envoyer en l’air. Depuis l’arrivée de Philippe Troussier, l’OM semble être dans une spirale très positive, ce qui s’est donc confirmé face à Nice (2-0).
Un scénario bien rôdé
L’OM, en plus de la victoire, a assuré le spectacle. En l’espace de quinze minutes de jeu, le scénario du match était bouclé. Luyindula, à la peine depuis le début de la saison, venait de mettre fin aux illusions Niçoises. Deux buts de classe pour cette attachant garçon qui a mis le Vél’ dans sa poche et qui permet à l’OM de rester scotché au bon wagon.
» Nous sommes content pour Peguy, il a beaucoup bossé depuis son arrivée, il a connu des problèmes d’adaptation, il mérite vraiment d’avoir marqué ces deux buts formidables » assure Habib Beye.
L’attaquant international ouvrait logiquement le score dès la 2e minute de jeu, à la suite d’un intelligent décalage de Samir Nasri. D’une trajectoire limpide, le ballon allait se loger aux fonds des filets du malheureux Grégorini.
Pas le temps de souffler que Luyindula remettait le couvert. A la suite d’un corner de Pédretti, cafouillé par la défense Azuréenne, l’avant-centre phocéen reprenait le ballon d’une superbe volée : transversale rentrante, 2-0 après quinze minutes. Clair, net et sans bavure.
» Nous avons marqué tôt et le public nous a poussé jusqu’à la fin du match » résumé pour sa part Philippe Troussier.
Par la suite, l’OM a géré tranquillement son avance. Peu inquiété défensivement, le bloc Marseillais s’est procuré également quelques occasions. Nasri, étincelant, aurait pu marquer à nouveau, après Lille, tandis que Luyindula poursuivait son festival devant, se procurant encore quelques occasions franches. Côté Niçois, pas grand-chose à signaler, si ce n’est l’occasion immanquable vendangée par Jankausskas.
Une défense qui assure
La grande force de l’OM en championnat depuis quelques matchs réside dans sa solidité défensive, ce qui lui permet de remporter des matches en n’étant pas au mieux offensivement. L’arrière-garde Phocéenne avait cédé à Lyon et Lille mais l’OM n’était pas revenu bredouille. Face à Nice, Fabien Barthez n’a pas encaissé de but, preuve de l’irréprochable état d’esprit : on défend tous ensemble pour mieux attaquer par la suite.
Cette imperméabilité retrouvée n’est pas étrangère à Frédéric Déhu, qui s’impose comme le véritable patron et dont l’assurance est extraordinaire.
Sous la houlette du grand blond, la défense marseillaise ne doute pas. Et ça s’est encore vérifié face aux Niçois puisque malgré leur statut de meilleure attaque du championnat, les hommes de Gernot Rohr n’ont pas réussi à marquer à Marseille.
Meité est toujours aussi exemplaire tandis que Beye est un battant, qui ne lâche jamais rien. Cependant, pour viser plus haut encore, l’OM devra se renforcer sur les côtés. Sans dénigrer le potentiel de Salomon Olembé et Sylvain N’diaye, ils ne sont pas des spécialistes du poste. Demetrius Ferreira pourrait rapidement reprendre sa place sur le flanc droit tandis que le poste de latéral gauche est le grand chantier de l’équipe dirigeante. Alors que Taiwo a signé, mais qu’il ne sera pas utilisé avant la saison prochaine, et que Nakata est envisagé, plusieurs noms circulent toujours pour venir doubler Salomon Olembé. On pense notamment à Vincent Candela, véritable spécialiste du poste dans une configuration en 3-5-2 et qui ferait le plus grand bien à l’ensemble de l’équipe.
Nasri, le diamant brut, Luyindula, le réveil
Comment ne pas saluer l’immense prestation de Samir Nasri ? Sur la lancée du match de Lille, le petit numéro 22 de l’OM a ébloui le stade de sa vista. En mouvement constant, il est capable d’éliminer n’importe quel défenseur en duel. Sa technique est tout simplement exceptionnelle pour un garçon de cet âge, on rappellera qu’il est né en 1987, et il s’impose comme le nouveau meneur de jeu de l’OM.
» C’est un vrai bonheur d’évoluer à ses côtés. Il est toujours très précis dans ses gestes, il distille toujours des bons ballons. C’est un régal » avait récemment salué Steve Marlet.
Hier soir, Nasri a fait profité Peguy Luyindula de ses caviars. Une passe décisive sur le premier but, qui a débloqué le match.
Car si Nasri a été grand, le véritable héros du match se nomme Peguy. Complètement déchaîné, l’ex-Lyonnais a dynamité la défense Niçoise. C’est sans-doute la première fois de la saison qu’il évoluait à un tel niveau. Voilà qui laisse présager de bonne choses pour la suite, s’il arrive à reproduire de telles performances dans la continuité.
Poursuivre la série…
Les Marseillais ont maintenant une semaine pour travailler sereinement avant un déplacement à Metz qui pourrait les propulser définitivement vers le haut. Un nouveau résultat positif à l’extérieur permettrait à l’OM de poursuivre au mieux son championnat et d’engranger encore un peu plus de confiance.
Pour finir, que dire de plus ?
» Nous sommes dans le peloton des cinq échappés et nous restons dans les roues de notre ami Guy Roux. Il reste dix-sept matches et nous sommes toujours dans la logique de décrocher nos objectifs. Il faudra rester vigilant et être en éveil » conclut Philippe Troussier.