Revue de stress (1ère partie)

Dimanche matin… Sortie de conférence de rédaction au siège d’OMplanète. Au lendemain d’une énième défaite, les traits sont tendus, les mâchoires crispées. Lugdunum69, le redac’chef influent du moment, le visage blême, se rend directement vers mon bureau. « Bon, va falloir faire autre chose que de juste discuter cinéma avec un des deux présidents. Va falloir […]

Dimanche matin… Sortie de conférence de rédaction au siège d’OMplanète. Au lendemain d’une énième défaite, les traits sont tendus, les mâchoires crispées. Lugdunum69, le redac’chef influent du moment, le visage blême, se rend directement vers mon bureau.
« Bon, va falloir faire autre chose que de juste discuter cinéma avec un des deux présidents. Va falloir justifier ton salaire. On te demande une revue de presse, c’est pour ce soir… »
Mince, me dis-je, je suis le psychologue du journal, pas journaliste ni archiviste ! Et comme s’il lisait dans mes pensées, Lugdu rajoute « et ne le traite pas sous l’angle de la maladie, je l’ai déjà fait, faut chercher autre chose, trouver un autre angle d’approche… »

Et donc je me plonge dans les articles de ces derniers jours, feuillette, consulte, compulse, surfe… Et là, au bout de quelques heures de recherches frénétiques, la clef de la déroute olympienne de ces dernières semaines m’apparaît dans son aveuglante simplicité: c’est dans la tête que l’OM perd, et ça tombe bien: les problèmes d’ordre psychologiques sont ma spécialité.

La Tête…

Oui, c’est vrai, le constat est simple, et Christophe Bouchet en a fait son leitmotiv dès le début de la trêve hivernale, en insistant sur ce « supplément d’âme » qui a tant fait couler d’encre dans nos colonnes depuis. Qu’entendait-il par là ? Comment interpréter ce message à l’apparente clarté cristalline ? Doit-on comprendre que les titulaires manquent de cette volonté rare propre à renverser les situations les plus mal engagées ou faut-il plutôt y voir la volonté de recruter au plus vite des joueurs d’expérience, comme peut l’être un Fabien Barthez ? Et qu’a apporté ce Fabien au groupe, au niveau psychologique ? Face à Auxerre, en tout cas, les changements sont loin d’avoir été apparents, c’est le moins qu’on puisse dire…

Car ce qu’écrivait Bangala971 le 5 Janvier est on ne peut plus d’actualité quatre jours plus tard, au lendemain d’une énième bien pâle prestation olympienne, à l’issue d’un match ou encore, l’équipe s’est montrée bien incapable de redresser une situation compromise. Il écrivait « l’équipe ne gagne pas, elle joue mal, et surtout, elle a peur des autres équipes, on a l’impression que dès que l’équipe adverse réussit 3 passes de suite nos joueurs sont admiratifs et se disent : « merde, on va pas y arriver » ». Mais alors quoi ? Une équipe de pétochards malheureusement réunie ou sont-ce les circonstances qui ont fait de ces joueurs une bande de loosers collectifs ?

L’ambiance est, c’est unanime, devenu pour le moins tendue entre certains joueurs eux-mêmes. « Un supporter de Sochaux présent dans les tribunes avait écrit sur le forum d’un site sochalien qu’il avait halluciné sur l’ambiance entre les joueurs de l’OM pendant le match de CDL, ca n’arrêtait pas de gueuler », nous relatait Ratatouille il y a trois jours, toujours sur Omplanète. OK, les défaites, ça n’aide pas à se forger un moral de catcheur invincible (d’autant que pour ces derniers le résultat des matchs est connu à l’avance, procédé douteux que semble commencer à regretter certains internautes au sujet de Marseille…), mais la question est: a-t-on commencé à perdre parce que le moral était défaillant ou est-ce ce manque de force psychique qui a entraîné les défaites en cascade ?

Et la question à 10000 euros: n’est-ce pas le rôle de l’entraîneur que de se montrer garant de l’état d’esprit de ses troupes ? De ce point de vue, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ami Perrin n’est sans doute pas le meneur d’homme qu’on peut espérer. Les remarques à son sujet s’accumulent… Et Lugdunum le premier, d’affirmer dans son dernier édito, daté du 7 Janvier: « On jugera Perrin sur sa faculté à adopter une attitude plus « positive » à leur égard, tout en gardant de l’autorité. Mettre les joueurs en confiance, ne pas les humilier publiquement; mais ne pas non plus les traiter comme des enfants gâtés. Un équilibre dur à trouver! » Même nos ennemis, par la bouche d’un de ses heraults les plus connus (non non, pas Dominique Rousseau : Harold Marchetti dans les colonnes du Parisien, daté du 5 janvier 2004) entre deux contre-vérités flagrantes, constatent: « En réalité, bien que le groupe vive bien ensemble, il existe toujours des divergences de point de vue quant à l’attitude à adopter envers Perrin. Si personne n’a demandé son départ, le contrat de confiance semble bel et bien rompu avec certains », constat que même un Barthez ne dément dans les faits, en affirmant à l’issue d’un OM-Strasbourg dont il sort comme un grand vainqueur moral: « j’ai plaisir à évoluer dans ce groupe…Il est sain ».Ceci prouverait, au contraire de ce que nous écrivions plus haut, qu’entre les joueurs le courant passe mais que c’est envers leur entraîneur que les ponts sont rompus. Nous ne saurions, par contre, suivre ce même journaliste parisien lorqu’il cite dans la bouche d’un Olympien: « On était revenu (après la mi-temps) bourrés de bonnes intentions. Mais (en parlant de Perrin) avec son discours à 2 balles, il nous a sapé le moral ». Il y a là un délire journalistique qui tient plus du fantasme que de la rigueur professionnelle…

Car tout mettre sur le dos de Perrin paraît fort simpliste, même les compétences dont il fait preuve dans le domaine psychologique sont pour le moins sujettes à caution. Comme le fait remarquer Boeuf Mode dans les cahiers du football, le 5 Janvier: « Invoquer Perrin comme seul responsable de la chose, c’est évidemment prendre l’affaire par le petit bout de la lorgnette. Il a bon dos, le quidam à la mâchoire grippée par le stress ». OK, mais alors quoi ? Qui ? Où sont les responsabilités ? Un groupe mal construit ? Des défaites traumatisantes (PSG, Monaco…) ? Une gestion de l’arrivée de Barthez pour le moins maladroite ? Un peu tout ça sans doute. Et donc le tandem Bouchet-Perrin est désormais en première ligne… Peuvent-ils continuer à se cacher derrière un « surtout que la réussite nous fuit en ce moment » comme l’a encore répété Alain ce Samedi soir ?
Et cette réussite fuyante, doit-on aussi en voir un signe dans la liste impressionnante des blessures olympiennes depuis le début du mois d’Octobre ???

A suivre…