Tout le monde a dû entendre parler au moins une fois dans sa vie du principe de Peter : « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ». Il est amusant d’observer toute la pertinence de ce concept au regard des dernières saisons olympiennes et la gestion dreyfusienne du club depuis sa prise de pouvoir.
L’objet de cet article n’est pas de revenir sur les rebondissements passés. Chacun a en tête des innombrables épisodes d’un déclin aussi lent qu’inévitable de notre club bien aimé. Cette démonstration ne cherche qu’à alimenter le débat sur les raisons objectives d’un échec annoncé. Voyons donc en quelques lignes en quoi notre président adoré et son entourage servent à merveille le principe de Peter.
Les indicateurs de la déchéance
Plusieurs comportements ont été définis par l’auteur comme des révélateurs d’incompétence. Je ne reprendrai que les plus révélateurs et les plus en adéquation avec les récents événements olympiens :
– les syndromes de la balançoire et du flottement : complète incapacité à prendre une décision appropriée : « passe en bas » à un subordonné (Bouchet et d’autres avant lui), […] , »au dehors » via un sondage ou état des lieux par un » ami de longue date » (Acariès). C’est le transfert de César.
– la structurophilie: besoin pathologique d’avoir un monument ou un bâtiment qui porte son nom ou qui vous appartienne. Dans le cas de RLD, la possession du club de l’OM ne répond pas à une logique sportive ou à une passion pour le football mais au besoin de posséder un jouet à l’image de sa mégalomanie.
– piston et promotion : l’auteur définit le piston comme étant les rapports privilégiés d’un employé, par parenté, alliance ou amitié, avec une personne qui lui est supérieure dans la hiérarchie lui permettant une promotion inenvisageable sur les seuls critères de compétence. L’ascension au sommet grâce au piston est une chose que nous détestons et réprouvons chez les autres. Les collègues du pistonné le haïssent (Diouf, son ex-adjoint…) et ne se gênent pas pour le dire et pour faire des réflexions sur son incompétence. Les derniers rebondissements et la montée en puissance d’Acariès nourrissent cette argumentation, l’incompétence de l’ex-boxeur étant d’autant plus criante qu’elle est exhibée avec fierté par l’intéressé et confortée par le chef tout puissant. Les licenciements récents en témoignent. L’auteur a par ailleurs insisté sur les règles d’or du pistonné en puissance, que Acariès devait connaître puisqu’il les appliquent à la lettre :
1. Trouver un protecteur (RLD) ;
2. Motiver le protecteur (je vais faire un audit de l’OM et nettoyer le club) ;
3. Se défiler (je mouille au maximum DIOUF et son équipe) ;
4. Etre souple (‘je fais l’anguille quand les supporters de l’OM réclament ma tête’) …cqfd.
–l’inversion de Peter : vous avez peut-être déjà entendu une infirmière dire » réveillez-vous, vous devez prendre votre somnifère « . L’auteur a nommé ce comportement l’automatisme professionnel. Pour cet automatisme, il est évident que les moyens (se donner l’impression d’être le chef tout puissant) sont plus importants que les fins (faire de l’OM un grand club européen). L’automatisme professionnel paraît incompétent aux yeux de ses clients (les supporters par exemple) ou de ses victimes (les personnes déléguées par RLD). En effet le comportement récurrent de RLD de délégation des postes-clés à des intermédiaires qu’il déjuge presque aussitôt via d’autres intermédiaires s’inscrit dans ce type de pathologie.
L’honnêteté intellectuelle incite néanmoins à compléter cette diatribe en signalant que certains comportements s’appliquent plus facilement aux composantes extérieures du club (médias locaux, clubs de supporters) qu’à la direction. C’est particulièrement vrai de la tabulophobie (exclusion totale des tables dans un bureau, ndlr); elle se caractérise par l’apitoiement sur soi même: apitoiement sentimental, dénigrement du présent, louanges du passé… c’est le complexe d’Auld Lang Syn (‘ce n’est qu’un au revoir mes frères’).
Les pistes de la rédemption
Les auteurs inconnus des proverbes ci-dessous avaient une connaissance instinctive de la théorie de l’incompétence : » à chacun son métier, les vaches seront bien gardées » est évidemment un conseil au vacher qui ambitionnerait de devenir régisseur de la ferme. La main qui savait traire les vaches avec compétence risque d’être malhabile pour faire les comptes du domaine et celui qui mène bien le troupeau ne saurait peut être pas diriger les ouvriers agricoles. Au niveau plus modeste de la gestion phocéenne, il serait temps de nommer les bonnes personnes aux bonnes places et de veiller à ce qu’elles ne sortent pas de leur domaine de compétence. Etre un président présent et digne de ce nom finalement.
» Trop de marmitons gâtent la sauce » signifie que plus il y a de personnes qui travaillent à un projet, plus il y a de chance que l’une d’elles au moins ait atteint son niveau d’incompétence. A un poste une seule compétence clairement définie et adéquate. Que RLD définisse enfin un organigramme cohérent et assume ses responsabilités en cas d’échec, au lieu de se déjuger constamment par l’intermédiaire des pseudo-amis pathétiques et ridicules. S’il ne peut être un président à la hauteur, par faute de temps ou tout simplement de capacités intrinsèques, qu’il en prenne acte et qu’il parte. L’OM a vécu avant lui, il vivra après lui.
RLD, de part son histoire et son expérience professionnelle, doit cependant être au fait des limites de la politique menée depuis sa prise de possession de l’OM. Le désir réel de RLD de soulager l’incompétence au sommet du club n’a abouti à ce jour qu’à une multiplication de l’incompétence à tous les niveaux. L’augmentation du nombre des représentants de la parole présidentielle en est devenue inévitable et symptomatique. Et à chaque tour de la spirale de Peter, le nombre des incompétents s’accroît sans que l’efficient s’améliore. Mathématique de l’incompétence : incompétence + incompétence = incompétence.
La réussite réelle tant sportive que structurelle, ainsi que l’espérance dans le devenir du club, n’est pourtant pas une utopie. Le frontière est à la fois mince et abyssale entre un club à succès comme le Milan AC et son voisin interiste. Ne plus respecter les principes fondamentaux du succès d’équipe peut rapidement mener au genre de désastre sportif qui se dessine actuellement pour le FC Nantes.
Mais la spirale de l’incompétence (et de l’échec) peut aussi bien se transformer en spirale de la compétence lorsque les plus hautes instances dirigeantes maîtrisent leur sujet. Pour cela faut-il encore diagnostiquer correctement les aptitudes des différents niveaux hiérarchiques du club, et mettre en place un système de management cohérent.
Ce sont là des tâches qui demandent l’intervention de professionnels, certainement pas de baroudeurs importés d’autres mondes. RLD doit connaître le béa-ba des systèmes correspondants utilisés en entreprise (roue de Deming, PDCA ‘plan-do-check-act’, etc…). Qu’il les appliquent, PERSONNELLEMENT, en évacuant les parasites en mal de notoriété.