Cissé ne viendra pas. Marseille, 3ème plus importants vendeurs de maillots d’Adidas, recordman des affluences de spectateurs et des audiences télévisuelles Françaises, 2ème budget de L1, n’a pas les moyens d’assurer son recrutement… Les supporters devront probablement se contenter de Mickael Pagis, l’attaquant de Strasbourg. Si le joueur possède des qualités malgré son âge vieillissant, son club occupe, lui, la dernière position de la L1. L’OM devra débourser environ 1 millions d’euros pour s’attacher ses services… Cela parait tellement indigne vis à vis de la renommée de ce club plus que centenaire. Robert Louis-Dreyfus est propriétaire de l’Olympique de Marseille depuis 10 ans (1996). Il a régné durant 1/10ème de l’histoire du club et gagné… une coupe Intertoto en 2005. Aujourd’hui, tandis que l’homme est milliardaire, le club le plus titré du championnat de France est financièrement aux abois. Comment en est-on arrivé là ? Il est grand temps de faire le bilan.
Sportivement, l’ère RLD est un désastre.
Nous n’avons probablement rêvé qu’une année : 1999. Cette année là, les Blanc, Ravanelli, Dugarry, Pirès, Kopke nous ont fait oublier de manière éphémère les succès passés. On s’est pris à croire en un avenir radieux, en une possible ascension jusqu’aux plus hautes cimes de l’Europe. Les rumeurs nous envoyaient Zidane, Anelka, Desailly… Marseille faisait rêver, était respecté et attirait les plus grands joueurs. Cependant RLD dépensait sans compter ce que nous n’aurions jamais laissé faire si nous avions su lire l’avenir auquel cela nous condamnait. Le départ de Laurent Blanc en août 1999 s’identifie à un coucher de soleil. Marseille reste depuis dans la pénombre.
Des erreurs de débutant
Faut-il sortir d’Harvard pour avoir du bon sens ? Pour comprendre que Courbis a besoin d’être épaulé et ne peut pas supporter seul une telle pression ? Pour savoir que l’OM, club qui déchaîne les passions à tous les étages, ne peut être dirigé par deux personnes imbues de pouvoir dont on ne délimite pas les territoires ? Pour ne pas ignorer qu’un club ambitieux ne peut se permettre de vendre chaque année ses meilleurs joueurs s’il souhaite jouer les premiers rôles ? Pour empêcher le pillage dont est victime la trésorerie Olympienne ? Les exemples de bévues sont gravissimes et multiples. L’apprentissage de RLD est douloureux et interminable. Années après années, erreurs après erreurs, les répercussions se font plus grandes, et les ambitions plus mesurées… Aujourd’hui il n’entend plus investir jusqu’à nouvel ordre, ne se sentant pas » respecté » (dixit Acariès) à Marseille.
Des supporters qui relativisent…
Il y a quelques années, l’arrivée d’un Pagis en lieu et place d’un Cissé aurait provoqué une révolution. Aujourd’hui, les avis sont divergeant. Les supporters sont divisés : ceux qui n’ont finalement pas pu faire le deuil des succès passés montent au créneau, tandis que les moins impulsifs les apaisent et les poussent à relativiser. A l’évidence, RLD, en quelques années, a réussi à faire de l’OM, véritable religion dans le début des années 90 à l’instar du FC Barcelone, du Réal Madrid, du Milan AC ou de Liverpool, un club comme les autres. L’exploit est méritant. Quiconque n’y serait probablement pas parvenu.
La descente aux enfers.
Les perpétuelles années de transitions ont décimé l’effectif et les caisses se sont vidés aussi vite qu’elles s’étaient remplies. Depuis 5 ans, RLD y va de son interview annuelle pour assumer les erreurs et avouer que les temps sont durs. L’homme a t-il pris la mesure de l’importance de l’OM pour ses nombreux supporters ? Assurément non. Le club ressemble à un jouet entre ses mains. Il le dirige à la manière d’un monarque en tirant sur les fils de marionnettes qu’il place aux postes clefs de l’institution OM au gré de ses humeurs. Ainsi, Roussier, Marchand, Tapie, Dubiton, Bouchet ont joué le rôle de fusibles, par le biais desquels RLD se déchargeait de ses responsabilités et de ses erreurs… Son incompétence, sa méconnaissance, sa naïveté et son entêtement constituent probablement la recette de cette déchéance.
Avec lui l’avenir n’est pas rose
Pape Diouf et José Anigo doivent donc constituer une équipe avec les moyens d’un club dans la course au maintient. RLD, en les postant en ligne de mire, s’épargne toute critique ou manquement à ses devoirs. Année après année, le club serre la ceinture en espérant des jours meilleurs. Respecté dans le monde des affaires, l’homme n’entend pas laisser sa réputation être mise à mal. Il communique donc son manque d’ambition au club en guise de punition. Un mercato d’hiver de grande envergure nous aurait placé dans une position idéale pour la seconde partie de championnat avec la Ligue des Champions en guise de récompense. Quoi de plus terrible d’avoir comme propriétaire, un milliardaire qui a décidé de ne plus faire aucun investissement.
Et l’argent continue de disparaître…
Robert Louis-Dreyfus a investit plus de 200 millions d’euros dans l’OM. Depuis 2000, le club vend ses meilleurs joueurs engrangeant ainsi de fortes sommes sans se soucier d’amortir les transferts puisque il s’agit de dons de RLD… Les masses salariales gargantuesques ont sans doute dilapidés la somme. Mais on ne peut pas croire, au regard des joueurs passés par le club, que la situation financière puisse être si défavorable. Ces deux dernières années (nous nous garderons d’évoquer les innombrables départs précédents), le club a vendu en prenant garde de recruter pour moins cher. Mais où est donc passé l’argent des ventes conjuguées de Drogba et Mido (40 millions d’euros) ? Cette rentrée d’argent qui aurait pu nous suffire à équilibrer notre budget pour six mois, semble s’être volatilisé au point que nous sommes aujourd’hui incapable d’investir 6 millions d’euros pour recruter Benjani, joueur remplaçant de l’AJ Auxerre, lequel nous n’aurions même pas accepté comme remplaçant 10 ans plus tôt…
Un Mercato d’hiver aux allures de tournant
Serait-ce toujours aux supporters et à ses pantins de payer les sempiternelles erreurs de RLD ? A qui profite les errements sans fin du club ? Les conséquences sont malheureusement toujours les mêmes années après années. Les perdants sont par contre bien connus, ce sont les milliers de supporters pour qui l’Olympique de Marseille représentait le rêve qui leur permettait d’oublier chaque semaine la triste réalité (chômage, précarité…). RLD mérite le surnom de » briseur de rêve « . Il ne paraît même pas avoir conscience de ce qu’il nous fait endurer. La patience des supporters à l’égard du milliardaire pourrait toutefois avoir des limites. Jean Jaurès disait » il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience. » Nous avons conscience du mal qui nous est fait… Prions pour que l’on nous réserve de belles surprises d’ici le 31 janvier !