Sacrifions Anigo pour sauver Deschamps

Empêtré dans des résultats sportifs désastreux cette saison (2 victoires en 11 journées de L1 et 14 points de retard sur le leader, le PSG), Didier Deschamps avait pris jusque là l’habitude d’expliquer ces revers par diverses excuses (l’arbitrage, le calendrier, l’horaire du match, la blessure ou la suspension de certains de ses joueurs, la […]

Empêtré dans des résultats sportifs désastreux cette saison (2 victoires en 11 journées de L1 et 14 points de retard sur le leader, le PSG), Didier Deschamps avait pris jusque là l’habitude d’expliquer ces revers par diverses excuses (l’arbitrage, le calendrier, l’horaire du match, la blessure ou la suspension de certains de ses joueurs, la triche d’un adversaire…).
La veille du match face à Ajaccio, le discours a changé et le coach marseillais a visé, sans le citer, José Anigo comme élément perturbateur. « Il y a assez de choses compliquées. Je n’ai pas envie de rentrer dans des choses que vous savez, que je sais, que beaucoup de personnes savent. » Après la victoire face aux Corses, le sanguin directeur sportif (dont la fonction n’a plus rien de sportif) s’en est pris sans détour à l’entraîneur de l’OM. « À la fin, ça suffit de toujours dire que c’est de la faute à untel ou à untel. Ça suffit de toujours se prendre pour Caliméro. » Le divorce est consommé entre les deux hommes et Vincent Labrune va devoir trancher. On espère que cela sera en faveur de l’ancien capitaine des Bleus pour de multiples raisons.

Anigo coupable de tous les maux

En prolongeant son contrat, à la fin de la saison passée, directement avec le propriétaire du club via le président du Conseil de Surveillance, Didier Deschamps a eu la peau de Jean-Claude Dassier. L’entraîneur a du même coup obtenu que José Anigo soit écarté du secteur sportif afin qu’il lui-même soit seul maitre à bord. « Le domaine sportif et même le bâtiment sportif sont sous mon entière responsabilité. » Or il semble qu’à l’heure où une fronde se cristallise autour de l’absence de qualité de jeu et du manque de résultats, le coach ait désigné comme coupable celui qui paraît pourtant bien éloigné des terrains : José Anigo. Deschamps sait qu’Anigo, bien qu’il soit au club depuis longtemps, ne dispose pas d’une légitimité à toute épreuve et peut donc, comme Dassier, servir de fusible, de coupable idéal.

L’OM vers un management à l’anglaise ?

À Monaco comme à la Juventus, Deschamps avait réclamé les pleins pouvoirs. C’est aussi le cas à Marseille car, entre la volonté du coach d’obtenir des résultats immédiats et celle du directeur sportif d’inscrire un projet sportif dans la durée, aucun compromis n’est possible. Comme « l’alibi Anigo » peut être sorti à chaque désillusion sportive, il vaudrait mieux trancher dans le vif et choisir celui qui coûterait le moins cher à licencier (on parle d’une indemnité de 7 millions d’euros si l’OM souhaitait se séparer de Deschamps).
L’Olympique de Marseille passerait donc d’un management à la française à 3 (président, directeur sportif et entraîneur) à un management à 2 (président et entraîneur) sachant que l’entraîneur olympien sera peu dérangé par Labrune puisque celui-ci vit à Paris et gère l’OM en intermittent bénévole.
Que pourrait donc faire de plus Didier Deschamps sans José Anigo au club ? Rien, puisqu’il est déjà omnipotent dans le domaine sportif ; il devrait seulement s’occuper des relations avec les supporters, ce qui promet de belles joutes verbales. Qu’y gagnerons-nous de plus ? Peut-être – mais sommes-nous naïfs – la fin des excuses en bois.

Labrune va devoir faire son premier grand oral

Jean-Claude Dassier avait souhaité bien du plaisir à Vincent Labrune après avoir été viré par ce dernier. Aujourd’hui, 5 mois après son arrivée à la présidence, Labrune connait sa première crise et va donc devoir trancher entre deux de ses dirigeants comme cela avait été le cas de Robert Louis-Dreyfus avec De la Brosse et Diouf. La solution prônée par les disciples parisiens de Canal+ et quelques supporters est d’éradiquer le reste de caution marseillaise qui subsiste dans ce club. Les groupes de supporters, eux, seraient plus enclin à virer Deschamps, l’homme qui a pourtant ramené 4 titres en 2 saisons mais qui a aussi éloigné bon nombre de fans du Vélodrome.

Parce que la solution la plus facile et la moins couteuse est de virer José Anigo. Parce que nous, supporters, sommes tous impatients de savoir quelle sera la prochaine excuse de Didier Deschamps, une fois le directeur sportif parti. Parce qu’Anigo avait déjà dit qu’il partirait avec Diouf et qu’il est finalement resté. Parce qu’il est temps que les choses soient claires dans ce club (elles semblaient l’être pour tous sauf pour le coach). José, pars si tu nous aimes.