Ces dernières semaines ont été marquées par un mot que l’on pouvait lire sur toutes les lèvres : les élections. Bien entendu, il ne s’agit pas de faire l’analyse des résultats, la politique de comptoir n’ayant rien à faire au milieu de discussions footballistiques… Mais l’OM va vivre ce soir un premier tour de scrutin primordial, et dont le résultat va dicter l’avenir européen du club. Cette fois pas besoin de référendum, l’ampleur du score du oui ferait penser à celui d’une dictature bananière. Nous la voulons, cette Ligue des Champions !
Le chemin aura été long et semé d’embûches. Depuis la désignation du directeur de campagne Albert Emon, les sondages ont fluctué dans le bon et dans le médiocre. La motion de censure votée à un penalty près samedi dernier pourrait bien lui valoir son siège même en cas de deuxième place. L’assemblée du stade était très majoritairement olympienne, et les ministres marseillais ont pourtant failli face aux travailleurs sochaliens. Restent des questions dont nous chercherons longtemps les réponses. Ribéry avait-il le droit de s’abstenir malgré son statut de leader ? Attendait-on un quinquennat pour faire entrer un Mickaël Pagis pour la séance des tirs aux buts ?
A en croire Julien Rodriguez, cette débâcle est oubliée, la lutte pour la deuxième place est déjà dans tous les esprits. Ce soir l’abstention sera fatale, il faut que l’OM soit élu au premier tour, ou au pire être en ballottage très favorable. L’avenir du club en dépend, tant l’assurance de revenus qu’offre la participation à la Ligue des Champions est primordiale dans le budget de l’an prochain. Et ça, pas la peine d’être à Bercy pour le comprendre…
A trop se plaindre sur notre sort et sur cette finale perdue, on oublierait presque que Saint-Etienne aurait pu être un adversaire dangereux à seulement deux journées de la fin. Car malgré tous ces problèmes au long de la saison, la seconde place est à portée de main, alors que chez les Verts le temps est plutôt à l’orage. L’épisode d’esclavage moderne subit par Fred Piquionne, qui a confondu l’Ile de Gorée avec le Rocher Doré, n’était qu’un petit séisme annonciateur du big bang estival. Hasek victime de son adjoint, Sablé sur le départ, Janot dans les tribunes… Bref, ça fleure bon les querelles de clocher du côté de Geoffroy Guichard, comme quoi la politique et le foot se ressemblent par certains aspects.
Toutefois, une loi est en activité depuis des années, et elle ne risque pas d’être abrogée de si tôt… Le Chaudron sera plein comme une urne, les joueurs galvanisés, et le public au taquet. Car ce ne sont pas les quelques chances d’accéder à l’Intertoto qui va motiver les Verts, mais le fait de jouer l’OM devant son public. Cette pelouse ne réussit guère aux Olympiens, mais l’objectif est clair. La feuille de route pour l’Europe passe par Saint-Etienne, et il faudra ramener un point dans le bulletin, au minimum.
Dans une L1 où 12 défaites peuvent être qualificatives pour le gotha continental, et où le président du MUC72 peut être élu au CA de la Ligue à la place de Pape Diouf (quelle belle démocratie), plus rien ne peut nous surprendre… Le fait est que même avec la foi la plus solide, il est impossible d’augurer du scénario de ce match, un piège par excellence.
La technique, ils l’ont. La vitesse, ils l’ont. Le talent aussi. Le soutien, ils l’ont toujours eu. Le reste se joue dans les têtes. Espérons que ce soir elles soient bien pleines !