Après un début de saison morose, qui a vu des résultats bien tristes et ses ambitions ternies, l’Olympique de Marseille a retrouvé des couleurs à Liverpool. Il est bien trop tôt pour affirmer qu’Eric Gerets va transformer cette équipe, mais l’arrivée du technicien belge a été un véritable arc-en-ciel au coeur de la grisaille phocéenne, signant au passage un exploit dont on parlera encore pendant longtemps.
L’entrée en matière du nouvel entraîneur est pour le moins spectaculaire, de part les affiches légendaires qui lui sont proposées. Car après les mythiques Reds à Anfield Road, l’OM se présente aujourd’hui à Geoffroy Guichard, chez les Verts. Haut en couleur.
Rouge, comme la couleur qui garnissait 95% du stade mercredi soir. Pourtant, ce sont les 5% restant que l’on a entendu tout au long du match. Respect à eux, ce sont les supporters anglais qui l’affirment.
Rose, comme les rêves de Frédéric Thiriez, qui s’attend à décrocher les 750 millions lors des négociations des droits télévisés de la L1. Son argument : le 16ème du classement hexagonal va battre le 4ème de Premier League chez lui, c’est magnifique. Prochaine étape, Valenciennes à Old Trafford, ou Caen au Camp Nou ?
Jaune, comme le sourire de Jean Michel Aulas, se félicitant au passage de l’exploit des olympiens (est-il besoin de préciser lesquels ?) cette semaine.
Noire, comme la colère, légitime, de Pape Diouf après certaines banderoles agitées par une frange des supporters marseillais à Liverpool. Même si les dirigeants peuvent être légitimement placés en face de leurs responsabilités vis à vis de leur bilan, il y avait d’autres lieux et d’autres occasions plus appropriées pour exprimer son mécontentement. Surtout quand on se fait financer une partie du déplacement…
Or, comme le but de Matthieu Valbuena à Liverpool, comme celui du même lutin à Geoffroy Guichard la saison dernière. Nous ne verrons aucun souci en cas de récidive aujourd’hui. Sa peine plancher ? Confirmer que les espoirs placés en lui n’étaient pas vains, et qu’il peut être grand, à sa manière.
Gris, comme le début de saison de Samir Nasri, gâché par des pépins physiques. L’OM s’est imposé sans lui, mais son aisance technique, sa vision du jeu, son sens tactique et sa conservation du ballon nous manquent. Courage Samir, et patience.
Orange, comme la couleur du maillot des olympiens à 17h10 ? Il fait jaser ce maillot, il divise les esprits et montre que la gestion de l’OM n’est sans commune mesure avec celle des autres clubs. Mais orange, c’est toujours mieux que marron non ?
Vert, comme le maillot que l’on affrontera, justement. Trois points plus que vitaux pour la suite de la saison, avant de bénéficier de dix jours de repos et de travail made in Gerets. Vert, comme l’espérance née sur les rives de la Mersey.
Bleu et blanc, comme le ciel en cas de succès en terres stéphanoises. Le bleu car l’horizon se dégagerait et serait synonyme d’éclaircie. Passer les prochains jours dans la sérénité et sur un dynamisme nouveau, c’est primordial. Le blanc, car il y aura toujours des nuages sur la tête des olympiens.
Cette palette de couleur, ce paysage bigarré, c’est tout simplement l’OM. Ce club, n’a jamais été monochrome, et ne le sera jamais. Au mieux, le tableau phocéen est camaïeu, mais rares sont les périodes où les couleurs s’accordent de façon unie et sur la même nuance. Le recrutement et la pré-saison ont établis des contours prometteurs, mais la page est restée morne. A Gerets et ses hommes de la colorier !