Cela pourrait être le scénario d’un thriller mal ficelé ou alors d’un sketch n’ayant pour comique que le ridicule… Mais il n’en est rien ! L’histoire de Santos Mirasierra est belle et bien réelle et son calvaire également. Un chemin de croix ayant débuté le mercredi 1er octobre lors du déplacement marseillais à Vicente Calderon pour le compte de la deuxième journée de la Ligue des Champions. Inutile de revenir sur le tragique épisode désormais connu du monde entier : Santos, ou un Ultra comme il en existe tant d’autres, a été incarcéré suite à la rencontre Atletico-OM disputée dans un climat houleux. Son tort est de détenir la double nationalité franco-espagnole. L’avocat de Santos résume parfaitement la situation : « Santos est un prisonnier politique ». Santi vient effectivement de passer deux mois en prison pour avoir osé défendre une femme à terre se faisant matraquer par un courageux « policier ».
Une parodie de justice
C’est donc le mercredi 3 décembre que s’ouvre le procès de Santos Mirasierra : chacun est confiant, la justice espagnole fera son travail, il ne peut en être autrement. Et pourtant… Le ridicule ne tue pas, mais les justiciers espagnols placent la barre très haute. Au terme d’un procès qualifié de « mascarade », le Procureur réclame 8 ans de prison à l’encontre du supporter marseillais pour les chefs d’accusation suivants : « trouble à l’ordre public » et « violences en réunion envers l’autorité ayant entraîné des blessures ». Il est notamment reproché au Phocéen d’avoir lancer un siège sur un membre de la Guardia. Des preuves ? Que nenni ! La justice espagnole n’en a pas besoin pour requérir une peine du même calibre que celle qui aurait sanctionné une tentative d’homicide. Le réquisitoire est d’ailleurs à l’image du procès : désastreux. Au regard des traductions plus qu’approximatives, de la part des interprètes espagnols, et d’une juge rejetant toutes les plaintes du clan Miraserria, on comprend aisément que le capo des Ultras se trouve entre les mains d’une « justice » dont le but est de faire oublier la lamentable intervention des policiers espagnols. Santos ne pourra s’en sortir, c’est écrit… Le pressentiment est confirmé par la peine incroyable et révoltante infligée à Santos Miraserria ce vendredi : 3 ANS ET DEMI DE PRISON FERME ! Le sort de Santos est scellé par une vidéo qui ne montre rien et des témoignages approximatifs. Santos endosse le rôle de coupable tandis que la Guardia Civil s’innocente.
Un match à très haute tension
A une poignée de jours du match OM-Atletico, la tension est à son paroxysme. Les supporters marseillais ne peuvent pas accepter la sentence répugnante qui frappe l’un des leurs. Leur patience a peut-être atteint ses limites, désespoir et colère se conjuguent dans leurs esprits. Malgré les appels au calme lancés par Erik Gerets, Jean Claude Gaudin ou encore, très maladroitement, par Cerezo, le président madrilène, la rencontre s’annonce dans un climat on ne peut plus délétère. Lucile Mirasierra, la soeur du détenu, ne veut d’ailleurs plus entendre parler d’apaisement : « j’espère que la colère va être provoquée, je n’appelle pas au calme. J’en ai rien à foutre de ce qui va se passer à Marseille le 9. Moi je passerai Noël sans mon frère. Je n’appellerai pas au calme ! » Non loin d’être au bout du rouleau, elle attend vainement que la cause de Santos soit enfin considérée par les hommes politiques français. En effet, malgré l’agression gratuite de citoyens français et l’incarcération abusive de Santos, le gouvernement hexagonal ne bouge pas le petit doigt. Ce dernier semble réellement craindre son homologue espagnol. Gilbert Collard en appelle d’ailleurs à l’intervention de Nicolas Sarkozy, afin d’endiguer une mascarade qui se produit, selon lui, dans une ambiance « anti-française ». Le chef de l’Etat ne s’est jamais exprimé sur cette affaire, il serait grand temps de réagir face à une affaire qui a dépassé depuis bien longtemps le cadre sportif !
L’abattement et d’écoeurement prennent ce soir le dessus. Les avocats de Santos n’ayant pas encore pris de décision, on ne sait pas s’ils feront appel de cette décision. Reste que le gouvernement français ne peut rester les bras croisés face à la terrible montée de colère. Les supporters se mobilisent quant à eux, cherchant tous les moyens possibles et inimaginables pour faire pression, sachant que tout débordement est attendu par Madrid pour justifier ses énormités. La vie d’un homme étant en question, c’est dans ces moments là que l’on se rend compte de l’aspect dérisoire du football… Tous derrière Santos et sa famille !