Qui aurait pu penser que des joueurs de CFA2 dont les résultats sont pour le moins mitigés auraient pu tenir la dragée haute à des professionnels endurcis dans un match sous haute tension ? L’accueil reçu à la gare St Charles est à la mesure de leur exploit. Pape Diouf réussit son coup de poker et se positionne désormais comme inamovible. José Anigo s’en trouve lui aussi renforcé.
Le coup de poker du Pape
Tout débute le 1er mars. Le PSG refusant d’accorder à l’OM le quota de places qu’ils avaient accordé à Saint-Etienne et au RC Lens – et on nous parlera d’équité – le président Pape Diouf décide d’ouvrir un bras de fer avec le club de la capitale. Soucieux de s’attirer les faveurs des groupes de supporters mais aussi d’éviter tout drame humain (on a tous en mémoire ce qui était arrivé à Geoffrey), Pape Diouf n’est toutefois pas entendu. L’affaire ne fait alors que quelques lignes dans les journaux. Tout le monde nous prend pour des » guignols « .
Un PSG peu compréhensif
Le président Blayau fait la sourde oreille durant 2 jours. Nous sommes le 3 mars et aucune concession de la part du club parisien. Conférence de presse de Pape Diouf assisté de Fabien Barthez et de José Anigo. Le président de l’Olympique de Marseille annonce qu’il pourrait aligner l’équipe réserve pour éviter d’être sanctionné par la Ligue. La LFP appuie les positions de fermeté … du PSG. Le pognon au détriment de la sécurité ! La justice dans un porte-monnaie. A noter que cette instance n’avait pas bougé un sourcil lorsque le car des joueurs marseillais avait été copieusement caillassé par des hooligans parisiens.
Thiriez se prend pour un maître d’école
Fier dans ses bottes, le responsable de la Ligue se dit affligé par l’attitude » incompréhensible » des dirigeants marseillais. Une réunion extraordinaire de la Ligue avec entre autres Aulas, Martel et Gripond. Faire juger un club par ses adversaires, çà sent bon les petits arrangements entre amis. La Ligue pense toujours que l’OM baissera culotte et décide de ne pas reporter le match. Marseille fait bloc derrière son président (le maire de Marseille, les groupes de supporters, les Marseillais eux-mêmes).
Un immense bras d’honneur à ce beau monde
Personne ne donnait cher de leur peau. Certains joueurs parisiens annonçaient même vouloir leur mettre une belle rouste. Si le spectacle ne fut pas de mise, rappelons aux Cassandre et autres ronds de cuir que le football est un sport avant d’être un spectacle. Les jeux du cirque, c’est pas sur la même piste. Le match fut de médiocre qualité pour des professionnels mais remarquable pour des apprentis. Héroïques ils furent. Leur accueil dans la ville où le football est religion en atteste. Le reste n’est que pure connerie.
Canal+ demande réparation
Ne bénéficiant d’aucun régime d’exception dans le régime des droits TV, le club phocéen, bien que principal produit d’appel, devrait donc en être soumis à un autre bien plus contraignant : aligner les joueurs que la chaîne cryptée souhaiterait voir jouer. Si Troyes, Auxerre ou Nantes avaient aligné une équipe B (comme cela se fait parfois), les » représailles » auraient-elles été de même nature ? Certainement pas. La justice des uns et la prison des autres. Enfermés dans des contradictions patentes, la Ligue et Canal+ se fourvoient dans un ridicule pathétique. Chapeau l’artiste …
Le conseil d’éthique d’une nomenklatura sans éthique
Dominique Rocheteau, président du conseil national de l’éthique (CNE) de la LFP et ancien joueur du … PSG pourrait bien sanctionner le club phocéen à la demande de Canal+, actionnaire du … PSG . Juge et partie comme aux plus belles heures du Soviet suprème. Le football français à la solde d’une poignée d’égarés et le plus grand club français isolé. A des groupes qui durant des années ont tapé sur leur propre club, il serait temps de demander des banderoles explicites pour renvoyer ce beau monde se faire … foutre.
Quoi de plus jouissif pour un Marseillais que d’entendre les quolibets venant d’en haut nous assaillir. Seuls contre tous mais fidèles à nous mêmes. L’équipe de Pape Diouf a infligé cette semaine un mémorable camouflet au football d’en haut. La justice n’étant pas une valeur sûre dans le football moderne, il n’en faut pas douter que cette affaire aurait certainement des conséquences néfastes sur notre club. Mais qu’importe ! Nous sommes toujours vivants.
