Un score au match aller très flatteur, une victoire convaincante contre l’ennemi formaté qu’est le club de la capitale. Que demander de plus lorsqu’il s’agit seulement d’aller se peler les miches à Moscou alors que le score à l’avantage des joueurs marseillais semble impossible à remonter ? Pourtant, ce match, il faudra bien le jouer et si possible avec sérieux pour ne pas tomber dans un piège qui parait tellement évident. Le technicien belge parlait même de terrain scientifique, c’est dire si chaque donnée n’est pas à prendre à la légère…
L’OM de Gerets semble enfin être là, répondant présent, bien en place. L’équipe est bien loin du tâtonnement observé sur le terrain vert avant sa venue. Il a accepté ce challenge en pensant que dans ce club qui reste grand, il pouvait imposer sa patte avec ses convictions tactiques et collectives : elles ont mis peu de temps avant d’être effectives. Le coach en place ne cessait de clamer lors de son arrivée qu’il souhaitait rapidement voir une équipe avec un jeu huilé et porté vers l’offensive, chacun des supporters de l’Olympique de Marseille ne souhaitait que ça en même temps… Les joueurs changent, les dirigeants également, la devise JAMAIS ! Bien loin de la bonne humeur qu’inculquent les victoires, il semble quand même que l’état d’esprit a changé dans ce groupe, il a l’air encore plus solidaire. On observe que l’équipe arrive à se mettre minable et à faire le dos rond pour sauver les meubles lorsqu’il faut le faire alors que bien souvent, ailleurs, la gloire personnelle passe avant tout, au détriment des collègues. Les joueurs pensent de plus en plus au bien de l’équipe ce qui n’a pas toujours été le cas même de manière involontaire. C’est bien l’impression de cette sérénité collective et de ce plaisir de jouer ensemble qui se dégage depuis le début de l’année 2008, ce qui laisse augurer de bonnes choses dans cet avenir proche et espérons-le dans le futur si Eric Gerets continue à travailler sereinement. L’Olympique de Marseille est désormais redevenu une vraie équipe, pas un simple empilement de joueurs avec des noms plus ou moins ronflants. Et chaque match quel qu’il soit est engagé pour que la rencontre se solde par une victoire. Il n’est pas question de se faire dessus à cause de simples problèmes de calculs…
Les Moscovites partent avec un avantage certain sur ce simple match, la connaissance de la « pelouse », l’habitude de ce genre de climat particulier et de cette froideur locale, nos Africains à peine revenus de cette compétition internationale qu’est la Coupe d’Afrique des Nations seront sans doute un peu gênés par ce contexte et le reste des troupes ne sera certainement pas très aidé par ce changement de température alors qu’il est habitué à la douceur relative qui règne dans la cité phocéenne. Le manque de rythme de l’équipe russe qui était une interrogation lors du match aller n’était qu’un trompe-l’oeil, toute l’équipe a gambadé comme une bande de gazelles une grande partie de la rencontre et on a pu constater que certains joueurs connus simplement de leur mère pouvaient s’avérer être de réels trouble-fête. Le score lourd du match aller pourrait leur donner l’envie de lâcher totalement le match tant la qualification semble compliquée mais pourtant, il faudra s’attendre au moins à une première heure de jeu difficile et chacun espère que les défenseurs marseillais qui sont loins d’être une assurance tout risque depuis le début de saison ne commettront pas d’erreurs de pupilles face aux attaques russes. En plus d’une bagarre tactique qui risque de tourner court étant donné que l’équipe marseillaise sera sans surprise celle des désormais titulaires, il faudra voir si intelligemment, les cadres sauront faire les bons choix pour préserver au mieux un pécule acquis dans la douleur ne serait-ce qu’en compliquant la tâche des joueurs moscovites grâce à un but de plus dans l’escarcelle de cette confrontation de matchs aller-retour qui fait le charme d’une coupe d’Europe.
Eric Gerets est venu pour gagner le plus de matchs possibles avec la formation marseillaise, c’est tout à son honneur, même si on voit mal comment une personne parvenue à la tête de l’effectif professionnel de cette grosse cylindrée française pourrait se gargariser d’offrir aux supporters marseillais des performances en demi-teintes et autres échecs cuisants. Il va faire froid, il y aura un décalage horaire, il y aura une opposition certainement agressive voire de qualité. Mais la qualification est tellement à la portée de l’équipe phocéenne, qu’il faudrait vraiment un massacre mental pour passer à côté du match. L’OM devrait ce soir sans doute, aucun, achever l’épopée russe.