Spartak – OM : pour aller de l’avant

Et voilà qu’enfin arrive Moscou, le match le plus important pour l’Olympique de Marseille en ce début de saison. Demain mardi, à 18h30 heure française, l’OM ira défier le Spartak chez lui dans une rencontre comptant pour la cinquième journée des qualifications pour le second tour de la Ligue des Champions. Pour les deux équipes, […]

Et voilà qu’enfin arrive Moscou, le match le plus important pour l’Olympique de Marseille en ce début de saison. Demain mardi, à 18h30 heure française, l’OM ira défier le Spartak chez lui dans une rencontre comptant pour la cinquième journée des qualifications pour le second tour de la Ligue des Champions. Pour les deux équipes, ce n’est rien de moins qu’une finale, le match à ne pas manquer. Et il y aura nécessairement un perdant.

Chelsea est qualifié, Zilina éliminé, et l’OM et le Spartak Moscou, avec 6 points chacun, se disputent donc la deuxième place du groupe F. En cas d’égalité de points entre deux clubs, c’est bien le goal-average particulier qui prime, et l’équipe moscovite étant venue s’imposer 1-0 au Vélodrome en septembre, l’OM est dans l’obligation de gagner en terre russe, un résultat nul rendant très faibles ses probabilités de qualification tant le programme de la dernière journée semble peu favorable aux Olympiens. Et si par bonheur l’OM l’emportait à Moscou demain, quel que soit le score, alors ce serait aux Moscovites de remonter au moins 7 buts de goal-average aux Marseillais, autant dire de voir s’accomplir un petit miracle. Voilà pour les chiffres, la situation est claire, et après un début de campagne européenne catastrophique pour l’OM, il lui faut prendre ce match comme une chance.

Qu’importe la froideur moscovite, les 85000 spectateurs du stade Luzhniki et son terrain en plastique, qu’importe même le résultat d’un match aller qui ne pouvait pas être perdu mais qui l’a été – 27 tirs à 6 en faveur de l’OM, Moscou n’en cadrant pas un seul, ce n’est plus l’heure ni des atermoiements ni des regrets. On l’a constaté en septembre, et ça s’est confirmé depuis, le Spartak n’a vraiment rien d’un ogre : le club russe n’a pas gagné un match depuis le 30 octobre, et il reste sur deux défaites en coupe d’Europe contre Chelsea, et deux matchs nuls et une défaite en championnat. Actuel quatrième en Russie, le Spartak vient même de perdre le derby contre le CSKA samedi (3-1) et ne pourra donc pas participer à la prochaine Ligue des Champions. Pour le match de demain, le défenseur Sergei Parshivlyuk et le milieu de terrain Alex manqueront à l’appel. De son côté, à l’image d’un championnat de France très moyen, l’OM alterne le bon et le moins bon. Même si elle est capable de marquer n’importe quand, l’équipe reste à la recherche de plus de constance dans la qualité technique, d’un meilleur équilibre général et d’un peu plus d’efficacité. Elle n’a pas réalisé encore de match référence, c’est à dire un match qui soit bon du début à la fin, et ça tombe bien, parce que jouer le Spartak dans ce contexte est une occasion unique de s’affirmer et de calmer les théoriciens du déclin et les détracteurs de tous poils.

A ce titre, le match de samedi au Stadium fut encourageant. A défaut d’une grande qualité, il y a eu le résultat bien sûr, mais aussi l’état d’esprit. Si la joie exprimée par les joueurs marseillais après la victoire arrachée à Toulouse montre un peu le soulagement d’une équipe qui se reconstruit, elle est surtout la démonstration d’une ambition commune forte. Nul doute qu’au coup de sifflet final, au moment des accolades, des saluts et des sourires, tous les phocéens avaient déjà en ligne de mire le combat moscovite. Ils y sont, nous y sommes. Plus que le choix des hommes ou leur positionnement sur le terrain – notons que Cheyrou retrouve un groupe au complet – c’est cette hargne collective retrouvée, cette volonté farouche de l’emporter ensemble qui sera l’élément déclencheur d’un résultat positif demain soir. Car Spartak Moscou-Olympique de Marseille est un match de coupe, sans filet, sans repêche, et l’on sait bien que la victoire s’offre presque toujours à celui qui la veut le plus.

Alors, l’heure est venue d’effacer la frustration d’un début de saison mi-figue mi-raisin et d’une entrée ratée en Ligue des Champions ; après plusieurs échecs, il est surtout l’heure pour l’OM de franchir enfin un palier et d’accéder au second tour de cette compétition, passage obligé pour tout club un tant soit peu ambitieux, fût-il français. Ainsi n’est pas seulement en jeu la simple qualification pour la phase finale, mais bien le développement de notre club, l’affirmation renouvelée de son ambition et, en définitive, son retour dans la cour des grands. Par sa propre histoire, par l’abnégation de ses supporters qui sont de tous les voyages, par sa popularité au-delà des frontières de l’hexagone, l’Olympique de Marseille a vocation à jouer un rôle non négligeable sur la scène européenne, et il est anormal que ce ne soit plus le cas.
Comme l’autre anomalie qui a été corrigée au printemps dernier, c’est le moment de mettre fin à celle-ci aussi. Il faut aller chercher un peu d’avenir en terre russe, avec le coeur, avec les tripes. Avoir la rage, être solide, ambitieux et gagner, voilà le programme.