Stade Vélodrome : le début d’une nouvelle ère

16 ans et demi après la rénovation fantôme de 1998, le Stade Vélodrome s’apprête à s’exhiber vêtu de sa nouvelle parure, fort de son toit et de ses nouvelles places. Un tournant dans sa longue histoire.

Le Stade Vélodrome est sorti de terre en 1937. Auparavant, l’OM disputait ses matchs au stade de Huveaune (15 000 places). Construit pour la Coupe du Monde 1938, le « Vél » pouvait alors contenir environ 35 000 personnes, dont 12 000 couvertes. Il comptait également une piste d’athlétisme et une piste cycliste (d’où son nom).

Quelques aménagements et rénovations ont eu lieu dans les années 1970, à la demande de Marcel Leclerc. Sa capacité a alors été portée à 55 000 spectateurs, dont de nombreuses places debout dites « populaires ». En 1982 et 1983, l’enceinte a subi un nouveau lifting en vue de l’Euro 1984. Le match des demi-finales de la compétition contre le Portugal, disputé devant 54 848 spectateurs, reste ainsi dans les mémoires.

Cette version du Vélodrome est un peu la madeleine de Proust des supporters marseillais. On oublie volontiers sa vétusté tant il rappelle la belle époque où l’OM flirtait avec les sommets européens.

Réduit à 42 000 places au début des années 90, le stade marseillais a été l’objet de nouveaux travaux en 1996 et 1997. L’objectif, pour le comité français d’organisation (CFO) de la Coupe du Monde 1998, résidait dans le fait de se doter d’une enceinte de 60 000 places capable d’accueillir une demi-finale. Son confort et sa longévité importaient peu. Surnommé l’enrhumeur par Rolland Courbis, il était alors ouvert aux quatre vents. La suite, on l’a connaît. Par le biais partenariat public-privé au coût faramineux et qui n’a pas fini de faire parler, la mairie de Marseille s’est dotée d’une enceinte cinq étoiles. L’orsuro et le largado ont désormais la porte close.

Nouveau Stade Vélodrome

De la ferveur et des nouveaux revenus ?

L’OM dispose donc à présent d’un vrai stade moderne, même s’il en paye le prix fort. Son loyer a effectivement considérablement augmenté (1,5 millions d’euros à 7 millions d’euros environ, selon la mairie). Néanmoins, la présence d’un toit devrait désormais empêcher le son de s’envoler et l’ambiance devrait s’en ressentir. Cette dernière était d’ailleurs en berne pendant les travaux, ce qui n’avait pas été le cas avant le Mondial 98. Certains évènements survenus au sein du club y ont certainement leur part de responsabilité. Ces dernières saisons, on a pu observer une scission entre les supporters. On espère que l’éloignement de José Anigo associé à l’arrivée de Marcelo Bielsa sauront inverser la donne. Au regard de l’engouement qui transparaît autour de l’équipe de l’Argentin, le public semble prêt à s’enflammer. La renommée et le jeu offensif prôné par l’ancien sélectionneur du Chili et de l’Argentine y sont forcément pour quelque-chose.

Outre l’explosion du loyer, les dirigeants espèrent pouvoir bénéficier de nouveaux revenus liés à la vente des places supplémentaires et à l’agrandissement des espaces réservés aux VIP et aux entreprises. Il devrait toutefois être difficile de suivre les exemples des clubs anglais ou allemands, lesquels ont vu leurs recettes de billetterie exploser, dans la mesure où les tarifs ne devraient qu’augmenter modérément dans les virages et en Ganay.

Après trois ans de travaux, l’OM retrouvera l’intégralité de son enceinte face à Montpellier. Toutes les conditions sont désormais réunies pour que nous vivions une belle saison.