Faire signer des tchèques, çà a l’air d’être le sport local au Racing. Pas moins de quatre ces derniers temps. Et avec provisions s’il vous plait. C’est pas cher et çà peut rapporter gros. Voilà sûrement pourquoi, du côté de la Meinau, on ne jure que par la filière slave. Remarque bien, c’est à la mode dans tous les corps de métier. Dans tous les métiers du corps aussi…
D’abord y’a eu Hasek le coach et Jarolim son adjoint. Disons que ces deux-là ont stabilisé bon an mal an un club qui partait pour le moins en sucette. D’entrée de jeu, ils ont su l’extirper au forceps de l’enfer de la seconde division. Puis, cette saison, pour la montée, ils ont fait venir des gars du pays, deux jeunes vainqueurs du dernier championnat d’Europe Espoirs.
Drobny, un libero qui a remplacé au pied levé notre Teddy national, écarté du groupe pour incompatibilité d’humeur avec Ivan le terrible et Kobylik, un milieu offensif prometteur. Faut dire qu’il était temps d’enrayer la fuite des cerveaux. Luyindula puis Johansen, çà se retrouve pas en deux coulées gros dans la culotte d’un zouave.
Chilavert, lui c’est une autre histoire. Le moins que l’on puisse dire est qu’à son départ, le bouillant portier n’a pas fait ami-ami avec son président. Une sombre affaire de brozouf, de vrai-fausse signature et de documents falsifiés selon Proisy. M’enfin, le gros gardien s’en est allé retrouver son Paraguay natal…
Notez, c’est quand même pas la joie sur les bords du Rhin. Le club végète dans le ventre mou du championnat et la défense avec 38 buts encaissés ressemble plus à un morceau d’emmenthal à trou-trou qu’à une solide part de kouglof. On s’enrhume un peu trop souvent du côté de l’arrière-garde alsacienne.Sortez vos mouchoirs, tel pourrait être le slogan dans les travées du stade.
Bon, on va pas pleurer plus longtemps sur les malheurs des uns. D’autant qu’ils font souvent, comme dit le vieil adage, le bonheur des autres. Gageons qu’il en soit ainsi samedi pour la venue de l’OM. Hasard ou coïncidence, au mercato d’hiver, Perrin lui aussi a lorgné vers l’Est. Sur Moscou très exactement. Il y a déniché un jeune talent tout en devenir. Mais attention, faut pas lui brûler les ailes au bambin popov.
La Commanderie, c’est pas Tsaracademy. Ici, on n’envoie pas au casse-pipe, les pré-pubères. On fait pas dans la formation accélérée de starlettes au rabais. Pas question de servir de la soupe aux midinettes en rut. Les futurs grands, on les façonne, on les sculpte, on les ménage aussi. A terme, on veut une étoile du Bolchoï, pas un danseur de Macarena pour jeunes filles en string.
Ainsi Perrin, même s’il aligne de plus en plus souvent Sytchev d’entrée, ne le fait guère jouer plus d’une heure. Parions qu’il en sera de même en Alsace. Gagner là-bas est capital désormais. A dix journées de la fin du championnat, avec deux longueurs d’avance sur les Folies d’Albert et six sur la Aulas Corporation, parler du titre n’est plus une hérésie. « Je ne veux voir que la Victoire » disait Edmond Rostand…