S’il est bien une chose assurée, c’est que le bon docteur Perrin a, en quelques six mois d’exercices, retapé un groupe bien malade et remis sur pieds la plupart de ses patients exsangues. Delfim est l’exception qui confirme la règle mais lui, çà a l’air d’être un cas incurable. Le spécialiste venu de Troyes dans l’Aube, a revigoré un Fernandao en le positionnant juste derrière deux attaquants pour distiller des caviars. Il a prescrit un italo-suisse pour servir de poumon. Il a fortifié un géant belge et soigné un certain Cyrille. Donné confiance à un jeune Meïté. Revitalisé un Dos Santos sur son aile. Imposé un Ecker et aussi un Johansen. Ressorti des oubliettes de l’histoire un Hemdani qu’il a aligné en latéral. Il a même réussi à arrondir les pieds parfois quelque peu carrés d’un certain Baka.
Oui mais voilà, toute médecine a ses limites. Le groupe semble les avoir atteint d’un point de vue technico-tactique, si cher au vieux druide Mémé. S’il l’on excepte le match référence contre les Gones voire à un niveau moindre, celui face aux jeunes pousses de Tonton Guy, il faut bien reconnaître que nos convalescents ont toussé plus souvent qu’à leur tour. Hemdani n’est pas un latéral, Olembe perd trop facilement le ballon, Celestini semble actuellement fourbu et Fernandao est trop fréquemment blessé cet an-ci. Idem pour Leboeuf. Cerise sur le gâteux, Runje a fait un début de saison chaotique. Certes, son remplaçant Carasso a effectué une entrée prometteuse mais il est encore trop tôt pour dire s’il est un nouveau Chilavert. De toute façon, la moindre bourre le fragiliserait vu son manque d’expérience patent.
Alors toubib or not toubib, le gars Alain? Va savoir! Avec sa bande de bras cassés, l’OM pointe quand même royalement à la cinquième place du championnat à deux points du leader provisoire lyonnais. M’enfin, que demande le peuple, bande d’ingrats? Du pain certes, mais aussi du jeu! Du mouvement, du style, du grand art! De la chirurgie esthétique pas des remèdes de bonne femme. Des opérations d’envergure pas des gri-gri de rebouteux…
Et c’est là que la thérapeutique s’avère délicate. Points névralgiques en vrac : les phases d’attaque flirtent avec les stéréotypes. Le banc phocéen est aussi épais qu’un string de Kournikova. Selon Perrin, les jeunes minots tardent à s’affirmer. Les coups de pied arrêtés si décisifs dans le jeu actuel, sont tout sauf notre tasse de thé. Bref, il manque deux ou trois techniciens affirmés qui redonneraient définitivement la santé à tout ce petit monde! Alors, mon cher et vieux Robert, ne pense tu pas qu’enfin, avec désormais un petit épargnant à la place d’un flambeur au commande de notre cher laboratoire-clinique olympien, il serait tant d’investir dans quelques renforts de renom?