Sans incriminer qui que ce soit, s’il y a bien quelque-chose que l’on peut souligner cette année, c’est le manque d’identification de cet OM à ses supporters. Le manque de solidarité ou de générosité de la plupart des joueurs est évident. A l’occasion de l’émission coach Courbis sur RMC Sport, Bernard Tapie et Rolland Courbis ont évoqué le problème.
Tapie : « tu imagines Nicollin président à Lille ? »
S’il a en premier lieu regretté la gestion globale du club et appelé Vincent Labrune à trancher entre José Anigo et Didier Deschamps, l’ancien boss trouve une autre raison aux tensions qui opposent les dirigeants et l’entraîneur aux supporters : le manque d’identité de l’équipe, et même de ses dirigeants. « Ce n’est pas une impression (d’être un vaste bordel), c’est n’importe quoi. (…) Lille, ils ont changé leur entraineur et comme par hasard, le nouveau sur le plan technique, sportif, intellectuel il ressemble à son équipe. Cette équipe ressemble à Lille. Tout ça fait parti d’une organisation générale ! L’équipe elle doit ressembler aux gens qui sont dans le stade ! Tu dois te ressentir ! » Il faut dire que sous sa présidence, dans les années 80 et 90, l’OM était autrement plus représentatif de Marseille. Bernard Tapie en a d’ailleurs remis une couche : « pourquoi je voulais toujours des Francescoli, des Waddle ? Parce qu’ils ont la nostalgie Magnusson à Marseille ! Et ça les a marqués pour la vie entière ! Si tu n’as pas le mec dans l’équipe qui te fait du cirque, du spectacle… Quand il y est il y a une identification du public sur l’équipe, et le président il doit ressembler à ça ! Tu imagines Nicollin président à Lille ? »
Courbis : « déjà ressemble à toi-même ! »
Il n’en fallait pas plus pour que Rolland Courbis surenchérisse. Malgré la fin catastrophique de son mandat et les années cauchemardesques qui ont suivi, l’ancien entraîneur avait pris soin de donner un accent marseillais à son équipe en intégrant des joueurs originaires du coin comme Laurent Blanc, Patrick Blondeau, Jacques Abardonado, Frédéric Brando ou Peter Luccin. « Ce problème d’identité est plus important que l’on pense et j’ai l’impression que ces derniers mois, ces dernières années, on le néglige un petit peu. C’est-à-dire qu’un supporter doit aussi se reconnaitre à travers son équipe. » L’ancien coach n’attaque pas pour autant le jeu privilégié par Didier Deschamps : « l’objectif c’est de ressembler au Barça, mais déjà ressemble à toi-même ! Essaie de faire une équipe sympa, avec des gens contents de la voir jouer. Après qu’elle soit athlétique, physique, qu’elle prenne l’adversaire en contre, qu’elle fasse le pressing mais au moins qu’elle ressemble à quelque chose ! Je viens de voir un match Lyon – Marseille, je ne savais pas à quoi ressemblait Lyon, et à quoi ressemblait Marseille ! »
Visiblement, les supporters ne sont pas les seuls à constater le problème identitaire du club, et la diminution de la passion qui en découle (et jouer en rouge orangé n’arrange pas forcément les choses…). Espérons que des choses changent cet été !