Entre deux oppositions avec Benfica, et potentiellement à quatre jours d’une qualification pour un nouveau quart de finale de Ligue Europe (le 4e en C3 depuis 1999 !), l’OM se rend à Toulouse, dimanche. Le déplacement est certes moins glamour qu’à la Luz, avec toute la charge émotionnelle qui a émaillé ces retrouvailles, mais n’en demeure pas moins crucial. Auxerre a rendu un fier service à l’OM en allant s’imposer à Bordeaux (2-1) dans la semaine. Le championnat est plus ouvert que jamais et un nouveau scénario favorable pourrait porter le club phocéen aux commandes du championnat, dimanche soir, à la faveur du goal-average. Inespéré au regard des résultats automnaux mais tellement mérité sur la forme des dernières semaines.
L’OM a vécu un électrochoc à Montpellier, fin janvier. Désolant de laxisme et de facilité, l’équipe olympienne avait sombré à la Mosson, face à un promu insolent de réussite, mais tellement bien organisé. 2-0. Rien à dire. Depuis les hommes de Didier Deschamps n’ont connu la défaite qu’à une reprise, à Lens en coupe, avec une équipe volontaire remaniée. Le naufrage dans l’Hérault a remis les choses à plat. Chacun a mieux assimilé le rôle qu’il avait à jouer dans la conquête d’un premier titre depuis 1992 (ou 1993, sur le terrain). Les égos ont été rangés au placard. Les cadres ont repris les choses en main (Cheyrou, Niang, Mandanda), les leaders techniques ont enfin assumé leurs responsabilités (Ben Arfa, Lucho, Valbuena) et d’autres se sont véritablement épanouis (Brandao et Cissé). Mais la plus spectaculaire mutation opérée par DD reste Stéphane Mbia. Inutile dans l’entre-jeu, le Camerounais a été repositionné en défense centrale, aux côtés de Souleymane Diawara. Il ne devrait pas en repartir de si tôt.
Logiquement, les résultats ont suivi. Valenciennes, Monaco, Nancy, Paris… Copenhague par deux fois. L’OM a paru irrésistible à certains moments. Des buts à la pelle, une défense plus solide (malgré un but généralement encaissé par match), une meilleure occupation du terrain et une circulation du ballon plus fluide, et parfois même exceptionnelle. Cet OM-là peut envisager les choses en grand. Tout en restant prudent. À Toulouse, il se heurtera probablement à un bloc équipe solide et un collectif revanchard, qui n’a pas oublié l’élimination en demi-finale de coupe de la Ligue. Malgré l’absence de Gignac, le Téfécé a des atouts à faire valoir : Machado, Kazim, Braaten… Mais dans un bon soir, l’OM a largement les moyens de s’imposer au Stadium.
Un succès serait plus que bienvenu dans la Ville Rose. Pour continuer à mettre la pression en tête, et éventuellement récupérer le fauteuil de leader dès ce week-end. Mais aussi pour d’autres raisons : préparer le retour face aux Lisboètes et aussi, et surtout, la finale de coupe de la Ligue, face à Bordeaux, le 27 mars. Tellement proche et tellement loin à la fois… Comme le dernier titre. Cette équipe est taillée pour enlever le mot « dernier ».