Le championnat de L1 2006/2007 est commencé depuis bientôt quatre mois, et déjà nous sommes dans la dernière ligne droite des matchs allers. On dit parfois que c’est bon signe lorsque l’on ne voit pas passer le temps. Gage d’activités intéressantes, ou parfois de galères totales, lorsque la montre défile à toute vitesse, c’est que l’on n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Et cet adage correspond parfaitement au parcours des olympiens depuis le 6 août dernier. Certes l’OM n’est pas un club comme les autres, mais le calendrier marseillais ressemble en tous points avec une journée bien agitée…
7h00 : match à Sedan. L’OM a encore un peu la tête incrustée des traces de l’oreiller, alors que les adversaires ardennais sont eux au garde à vous depuis longtemps. La journée à du mal à se mettre en route, mais sans pour autant partir sur de mauvais rails.
8h00 : match contre Rennes. Les habituels embouteillages ont laissé place à une route bien dégagée. Pas de klaxons, pas de pots d’échappements, pas d’attente au péage. Bref, un esprit détendu avant de commencer la journée de travail.
10h00 : match à Auxerre. Une réunion importante, à laquelle vos collègues vous attendent au tournant. Manque de chance pour eux, vous êtes dans votre élément, et vous cartonnez littéralement. Vous quittez la salle de réunion avec le sentiment d’un travail bien fait, et sous l’admiration de vos collaborateurs.
14h00 : match contre Le Mans. Après un déjeuner parfait, vous signez un nouveau contrat avec un client important. Décidément tout vous réussit en ce moment. Et ce n’est pas finit !
18h00 : match à Paris. L’assistante de direction, avec qui vous avez eu de nombreuses anicroches depuis votre arrivée dans la société, vous fait de l’oeil. Après une petite discussion et une drague non dissimulée, elle ferme sa porte à clés et ferme les rideaux. Alors que vous vous tapez l’assistante dans son propre bureau, vous vous dites que cette journée est vraiment parfaite !
19h00 : match contre Bordeaux. Apéro sympa avec les copains. Vous racontez vos exploits, et ce moment de franche rigolade laisse augurer d’une soirée toute aussi sympa. Le pastis coule à flot, une fois la bouteille terminée, direction le resto.
19h30 : match à Nantes. Sur la route, vous êtes contraints de vous arrêter… Pneu avant droit crevé, vous êtes obligé de vous farcir le changement de roue tout seul car vos potes ne vous ont pas attendu. Comble de malchance, il commence à pleuvoir, et vous ruinez votre chemise avec du cambouis…
20h15 : match contre Toulouse. Changé et enfin arrivé, vous vous faites une super bouffe avec les copains. Ambiance chaleureuse, les bouteilles défilent et vous avez l’impression de pouvoir boire sans que l’alcool n’ait d’effet. En tout cas, ce repas bien arrosé vous rend euphorique.
23h00 : match à Lens. Alors que vous alliez retirer de l’argent en prévision de la sortie en discothèque, votre carte de crédit est avalée par le distributeur automatique. Vous pensez à une erreur technique, mais l’alcool commence à faire son effet, et vous avez en fait composé trois fois un code erroné…
00h10 : match contre Lyon. Vous arrivez avec vos potes complètements déchirés devant la discothèque, et vous pensez déjà à la folle soirée passée à faire la fête à l’étage. Mais le videur vous conseille de faire demi tour car cela ne va pas être possible. Après quelques minutes de négociations, vous craquez et insultez le molosse. Ce dernier vous éclate gentiment le pif d’une manchette, et vous rebroussez donc votre chemin avec les yeux remplis de larmes et le nez rempli de sang.
00h30 : match à Nice. Sur la route du retour, vous faites la délicate rencontre avec une brigade de gendarmerie. Après quelques questions sur votre nez, ils vous invitent gentiment à souffler dans le ballon. C’est vert ? Un verre de trop comme on dit… Direction le poste et la cellule de dégrisement…
1h00 : match contre Lorient. Vu votre taux d’alcoolémie, on vous annonce que votre permis va sans aucun doute vous être retiré. Et que l’amende risque d’être corsée. Et le pire, c’est que vous allez devoir passer le reste de votre nuit en cellule, avec pour compagnon un vagabond breton encore plus bourré que vous. Vous avez envie de mourir !
2h15 : match à Lille. Votre compagnon de cellule s’endort, mais vous atteignez votre pic d’alcool dans le sang, et vous ne vous sentez pas très bien. Atteins de sueurs froides, vous devenez blanc et vous tentez de trouver de l’air frais pour que ça passe. Mais ça ne passe pas, et vous allez devoir expliquer à vos amis gendarmes que vous venez de ressortir le repas du restaurant en plein milieu de la pièce…
7h00 : match contre Valenciennes. Vous n’avez pas dormi, et vous vous demandez ce qu’il peut vous arriver de pire. Heureusement, un ami de 13 ans vient vous sortir de là et paye votre caution. Vous le remerciez chaleureusement, car au début de votre amitié vous avez eu quelques soucis et il aurait pu vous laisser croupir ici et vous laisser continuer votre descente aux enfers.
7h45 : match à Troyes. Le jour se lève. A l’aube de cette nouvelle journée, que va-t-il vous arriver ? Avec un peu de bonne volonté et votre talent, vous devriez vous en sortir. De toute façon, vous êtes habitués à ces hauts et ces bas qui jalonnent votre vie. Mais pour les personnes qui vous entourent et qui croient en vous, cela serait bien de faire un petit effort non ?