Il est des renards des surfaces dont on se souvient des coups d’éclat. Je pense à mon préféré à l’OM dans ce rôle: Rudi Völler. Mais existent aussi des malins qui sont à la fois les moins en vue quand tout va bien et les plus détestés quand tout va mal. Je veux bien sûr parler des dirigeants.
Pape Diouf est de ces Maîtres chanteurs qui, loin des sourdes roucoulades de la Castafiore lyonnaise, a marqué l’été de ses vocalises.
Et, au-delà du verbe, il y a eu de l’action. Et il y avait fort à faire !
Après la saga Minot / PSG, notre Pape ne s’est en effet pas départi de son costume de futé pour notre plus grand bonheur et, surtout, le plus grand ridicule des adversaires de l’OM. Heureusement, comme chacun sait, le ridicule ne tue pas (on aurait un joueur en moins dans l’équipe sinon !).
Pourtant, cet été, les rapaces ont tourné en nombre, les serres acérées, au dessus de la cité phocéenne. Entre un agent assoiffé, un président de club sur sa faim (comment se contenter de quarts de finale ?) et un joueur plus amoureux du caviar de la Ligue des champions que du pâté de campagne de l’Intertoto : Diouf était sur tous les fronts.
Sans oublier que nous, supporters, on attendait du lourd (comme toujours depuis … Völler ?) et, un peu rassuré par la performance des Olympiens dans la dernière ligne droite du Championnat 2005/2006, déçu par la défaite en Coupe de France, on ne demandait qu’à boire les paroles louant les vertus de la stabilité, de la continuité.
Autant dire que le départ surprise de l’ami Jeannot augurait mal de la suite (n’étions-nous que de grand naïfs ?).
Mais les arrivées des prometteurs Zubar et Valbuena redonnaient du baume au coeur des supporters avant que l’incroyable ne se produise : un international français, attaquant de surcroît, en Ligue 1 ! Rares sont ceux qui crient au scandale sur le mode : » l’OM n’est pas un centre de rééducation ! » puisque la plupart plébiscitent cette arrivée de Djibril Cissé, un grand joueur encore jeune (c’est pour Köller et Micoud celle-là) même s’il se trouve momentanément blessé. C’est LE GROS COUP de ce mercato olympien, et même du mercato des clubs français en général.
De la saga Ribéry, ne retenons que l’épilogue : fermeture du clapet dissipé des trois protagonistes de ce départ avorté Bruno, Jean-Michel et Franck.
Il demeure qu’à l’aube de la saison, le recrutement jeune, très tourné vers les divisions inférieures, un groupe amputé de beaucoup de ses indésirables mais aussi de cadres (Déhu, Barthez) mettait le doute dans les esprits alors que l’hypothèque Ribéry planait encore sur le Stade Vélodrome. Que dire aussi de l’entraîneur choisi en interne quand des Zeman, Deschamps et autres faisaient tourner les têtes ?
Aujourd’hui, en cette fin d’été, un Olympique de Marseille solidaire et offensif est qualifié en UEFA et premier du Championnat au bout de 5 journées. Espérons de tout coeur que ça dure.
Pendant ce temps, le pseudo » Phénix » de la Ligue 1, après avoir clamé bien haut et fort qu’il garderait son Mahamadou Diarra, ne se sentit plus de joie à force de s’entendre encensé par la presse et flatté par le Réal et il laissa échapper son joyau.
Un heureux présage ?
La morale de cet été nous est donc soufflée par notre Maître Renard : » N’est pas éléphant aux pieds d’argile celui qu’on croit ! «