Alors que l’OM semblait, quelques jours avant le terme du mercato estival, pouvoir compter sur un effectif capable de venir rivaliser avec Lyon dans la lutte au titre de Ligue 1, le départ de Djibril Cissé a tout remis en cause. Récemment battu 0-3 par Nancy au Stade Vélodrome, le club phocéen n’a pas inscrit de but depuis 315 minutes de jeu, à savoir depuis la blessure de Mamadou Niang. Une nouvelle fois, on cherche la logique de la stratégie adoptée par les dirigeants.
Le départ tardif de Cissé
24 août 2008 : à quelques encablures de la fin du marché des transferts, Pape Diouf indique qu’un accord de principe a été trouvé avec Sunderland concernant le prêt de l’attaquant international. Le joueur, confiné sur le banc de touche depuis quelques rencontres, veut retrouver du temps de jeu. Supporters et médias s’interrogent : par qui sera-t-il remplacé ? Personne ne peut imaginer que ce terrible dénouement n’ait pas été anticipé par la cellule de recrutement. A la surprise générale, Mamadou Samassa, jeune manceau, signe dans la foulée un contrat avec l’Olympique de Marseille. Sunderland bénéficiant d’une option d’achat, le club phocéen semble condamné à attendre sa levée et l’entrée d’argent qui en découlera pour se renforcer. Alors qu’Eric Gerets déplore le départ de Djibril Cissé, Pape Diouf affirme compter sur le nouveau venu et Elliot Grandin afin de suppléer les deux titulaires que sont Mamadou Niang et Bakari Koné. Au cours de la première partie de saison, on constate malheureusement que la tactique n’est pas la bonne, l’OM payant chèrement le manque de solution de son secteur offensif : le club est éliminé de la Ligue des Champions, de la Coupe de la Ligue et affiche un retard de six points sur Lyon en championnat.
Une cellule de recrutement défaillante
Quatre mois après, chacun supposait que le temps n’avait pas manqué à la cellule de recrutement marseillaise pour rattraper son erreur et mener à bien des négociations dans le but d’obtenir, au jour j, la signature d’un cador payé à sa juste valeur. Loin s’en faut ! Alors qu’Eric Gerets espérait, il y a une dizaine de jours, pouvoir compter sur l’ensemble de son effectif lors de la reprise (lundi 29 décembre, ndlr), on constate malheureusement que c’est loin d’être le cas. S’il semble déjà aberrant de ne pas avoir anticipé ce départ l’été dernier, la situation devient maintenant très inquiétante : malgré les multiples rumeurs balancées par les journaux, le nom de la future recrue n’est toujours pas arrêté. L’équipe décisionnaire olympienne travaille dans l’urgence et se heurte évidemment aux prétentions gargantuesques de leurs homologues, peu avides de se séparer de leurs vedettes à ce moment là de l’année. Pape Diouf ayant précisé qu’il ne s’alignerait pas sur des « prix complètement hors marchés », on craint le pire. Pour couronner le tout, les probables départs en prêts d’Elliot Grandin et Mamadou Samassa laissent à penser que l’on cherche désormais deux attaquants : étant donné les difficultés dont on fait preuve pour obtenir la signature d’un seul, 2009 s’annonce bien mal…
Quelles solutions ?
Djibril Cissé n’ayant pas été vendu, l’OM dispose de peu de moyens financiers. Le contexte « Ligue 1 » n’étant pas fait pour arranger les choses, attirer les plus grands devient dès lors irréalisable. Il y a effectivement peu de chance pour que l’hiver nous réserve une belle surprise, malgré l’insistance de certains médias avides de nous envoyer Hernan Crespo, Lukas Podolski, Vagner Love ou même Didier Drogba. Robert Louis-Dreyfus affichant autant d’intérêt pour son club que pour un dès à coudre, les recruteurs phocéens prospectent des seconds couteaux. Mais même pour eux, il semble difficile de s’aligner. La piste menant à Milan Jovanovic, attaquant du Standard de Liège, parait notamment avoir du plomb dans l’aile en raison d’un tarif trop élevé (10 millions d’euros…). L’équipe dirigeante aurait ainsi jeté son dévolu sur l’international suédois Henrik Larsson qui évolue dans le club danois de Helsingborgs IF. Personnage emblématique, ce dernier est désormais âgé de 37 ans et également convoité par de nombreux clubs anglais. Autant dire que rien n’est fait et que son rendement n’est pas assuré ! Aussi, on imagine bien mal, en cas de départ d’Elliot Grandin et Mamadou Samassa, qu’Eric Gerets puisse se contenter de cette arrivée. Enfin si on lui demande encore son avis, serait-on tenté de dire…
L’OM a un mercato de retard. Alors que ses dirigeants devraient s’employer à préparer la saison 2009-2010, ils s’affairent au contraire à rattraper l’énorme erreur commise lors du marché des transferts estival. Cette dernière est d’ailleurs révélatrice de l’ambition olympienne et de la défaillance de sa cellule de recrutement : il est proprement hallucinant que les décisionnaires marseillais n’anticipent pas, ou alors si peu… Espérons un dénouement rapide et heureux afin de sauver ce qui peut encore l’être, ce n’est pas gagné !