Le marché des transferts avait pourtant débuté, après des hésitations et atermoiements de sa part, par le départ de Jean Fernandez vers Auxerre alors que, pour une fois, l’entraîneur olympien faisait la quasi unanimité au sein du club et de son entourage.
Plusieurs semaines de flottement ont suivi car les dirigeants olympiens (Pape Diouf et José Anigo en tête) continuaient de prospecter pour chercher de nouveaux joueurs alors qu’aucun coach n’était désigné. C’est à ce moment que Ronald Zubar a été la première recrue phocéenne ; il a donc accepté de rejoindre l’OM même sans connaître qui allait être son entraîneur.
Alors que le mot clef de ce Mercato, selon Pape Diouf, devait être » stabilité « , le président olympien a quand même mis presque un mois pour désigner celui qui semblait le mieux incarner cette ligne directrice. En effet, alors que Jean Fernandez avait annoncé son départ le 23 mai, son ancien adjoint et grand connaisseur de l’OM et son univers, Albert Emon a été intronisé entraîneur principal le 20 juin. En même temps, Dominique Cuperly a rejoint le club pour épauler le nouveau coach.
L’arrivée de ce duo a donc mis fin aux rumeurs à propos de Didier Deschamps, Zdenek Zeman ou Claudio Ranieri (tous ces entraîneurs de renom ayant refusé de diriger l’OM pour diverses raisons).
C’est à partir de ce moment là que le Mercato marseillais a réellement pu commencer.
C’est aussi à cette période que le feuilleton Ribery a débuté avec les premières déclarations du mondialiste désireux de rejoindre l’OL. Pendant presque deux mois (juin et juillet), les déclarations contradictoires du numéro 7 phocéen et de son agent auront animé le Mercato français aussi bien dans la presse spécialisée qu’à la une du 20h de TF1. De son côté, Pape Diouf a toujours dit la même chose et n’a jamais douté que le nouvel international jouerait encore cette saison avec l’OM. C’est cette position claire, sereine et ferme qui l’a finalement emporté et Franck Ribery, de retour du Mondial, a bel et bien joué à Berne avec le maillot Blanc avant de débuter en championnat.
Auparavant, aucun joueur en fin de contrat n’avait été prolongé. C’est ainsi que Fabien Barthez, Jérôme Bonnissel, José Delfim, Demetrius Ferreira et Karim Dahou ont officiellement quitté le club à la fin du mois de juin. Il a seulement été question d’un nouveau contrat pour l’arrière droit brésilien mais il s’est finalement engagé avec Troyes il y a quelques jours. On peut aussi noter qu’Andre Luis et Yannick Quesnel sont retournés à Benfica à la fin de leur prêt.
A l’inverse, 12 joueurs prêtés par l’OM sont revenus au club au début du mois de juillet avec des situations bien différentes pour chacun. Rémi Ribault a été cédé à Créteil après 6 mois au club cristolien, le prêt de Rachmane Barry à Lorient a été prolongé d’une saison alors que Leyti N’Diaye a encore été prêté en L2 (il a fait le voyage de Créteil à Strasbourg en passant par la case Marseille durant quelques jours). Un autre cas a été facile à gérer, celui du Rudolf Skacel ; en effet le Tchèque, auteur d’une très bonne saison avec Heart of Midlothian, a vu son option d’achat levée par le club écossais (qui l’a ensuite vendu à Southampton).
Jérémy Gavanon, après une saison plus que moyenne à Clermont, a été vendu à Sochaux pour être le numéro deux. Il a ainsi rejoint Alain Perrin qui l’a fait débuter au plus haut niveau. Habib Bamogo, lui aussi auteur d’une année médiocre (avec Nantes), a finalement réintégré le groupe phocéen pour servir de solution offensive de repli.
Les 5 autres retours de prêt (Koke, Luyindula, Fiorèse, Olembé, Ba et Leo) ont rejoint la liste des » lofteurs » c’est-à-dire qu’il leur a été demandé de trouver un nouveau club.
Après quelques jours d’attente, Fabrice Fiorèse a finalement été prêté à Lorient tandis que Koke a pris la direction de la Grèce avec un transfert à l’Aris Salonique.
Péguy Luyindula a quant à lui, après des propositions de nombreux clubs, accepté de rejoindre Levante pour un prêt (sans option d’achat) dans les dernières secondes du Mercato.
Salomon Olembé, Khalifa Ba et Leo n’ont pas trouvé de club et sont donc encore Olympiens. Les deux premiers jouent d’ailleurs régulièrement avec la CFA2 depuis le début du championnat. Il n’est donc pas impossible de les voir avec l’équipe pro dans les semaines qui arrivent.
Christian Gimenez, après avoir débuté la préparation avec le groupe marseillais, a rejoint ce groupe des indésirables avant de signer un prêt d’une saison avec le Hertha Berlin.
C’est aussi assez rare pour être souligné, mais seulement trois jeunes du centre de formation ont été prêtés pour s’aguerrir. Ainsi, Mehdi Benatia a été cédé à Tours, un des promus en L2. De même, Thomas Deruda et Fabrice Begeorgi ont rejoint Libourne Saint-Seurin, autre promu en L2. Néanmoins, le milieu de terrain défensif ne devrait finalement pas rester en Gironde car il n’a pas apprécié d’être relégué en CFA2 pour se préparer. Il devrait donc revenir à l’OM mais cela demande une confirmation officielle.
Outre ces nombreux départs, les dirigeants marseillais ont levé les options d’achat pour Renato Civelli et Toifilou Maoulida, auteurs de 6 bons premiers mois avec l’OM. Le contrat de Sabri Lamouchi a quant à lui été renouvelé d’une saison.
A l’opposé, deux cadres expérimentés de l’équipe ont quitté le club en juillet. Tout d’abord, c’est Frédéric Déhu (qui avait pourtant prolongé son contrat il y a un an) qui a signé à Levante, promu en Liga. Quelques jours plus tard, après cette demi surprise, c’est le plus logiquement du monde qu’Abdoulaye Meité, le plus ancien joueur du club mais qui a très peu joué la saison dernière, a signé à Bolton.
On est alors mi-juillet, la compétition va débuter avec la Coupe à Toto et les dirigeants olympiens n’ont toujours pas fait signer un joueur intéressant. En effet, on ne peut pas considérer que Mathieu Valbuena (qui arrive de National), Hassoun Camara (qui vient de CFA), Mehdi Sennaoui (troisième gardien de Strasbourg qui n’a jamais joué en pro) ou Sébastien Hamel (éternel remplaçant dans tous les clubs où il est passé) soient des joueurs pouvant prétendre à une place de titulaire dans le 11 phocéen.
C’est le 12 juillet que Pape Diouf et l’ensemble des dirigeants marseillais font le plus gros coup de l’été en faisant signer Djibril Cissé pour un prêt avec option d’achat. Néanmoins, l’attaquant de Liverpool, ne pourra pas jouer avant l’automne, faute à une grave blessure à la jambe contractée avec l’Equipe de France juste avant le Mondial.
Comme les premiers matches (en Coupe d’Europe et en championnat) se déroulent bien et que l’équipe tourne convenablement, le mois d’août est très calme au niveau des transferts. Les dirigeants olympiens cherchent tout de même un milieu de terrain plutôt défensif et un défenseur central pour clôturer leur recrutement.
Tout s’accélère à la fin du mois et c’est finalement Modeste M’Bami qui fait le désormais habituel chemin Paris-Marseille (comme Fiorèse il y a deux ans et Cana il y a 12 mois) le dernier jour du Mercato pour renforcer le milieu de terrain marseillais.
Ce Mercato a aussi eu ses aléas classiques. On pourra notamment se souvenir de Marcinho Guerreiro, un milieu de terrain brésilien, qui est resté à Marseille plusieurs jours au tout début de la période des transferts mais n’a finalement jamais signé. C’est aussi le cas de Lionel Scaloni qui était à Marseille ces derniers jours mais aucun accord n’a été trouvé entre lui, l’OM et le Deportivo.
On se souviendra aussi que de nombreux joueurs (Bolanos, Bayal et Evanilson sont ceux dont je me rappelle) ont fait des essais mais qu’aucun n’a été conservé
L’OM et ses dirigeants ont donc été très raisonnables durant cette période de mouvements de joueurs. Ainsi 5 joueurs en fin de contrat n’ont pas été renouvelés, 2 sont repartis à la fin de leur prêt, 6 joueurs ont été cédés et 7 autres prêtés, soit un total de 20 départs. A l’opposé, 8 joueurs ont été achetés (dont 2 dont l’option d’achat a été levée), 1 a été prolongé et 1 a été prêté, soit un total de 10 arrivées.
Le maître mot de Pape Diouf a été de recruter en dépensant le moins possible. Ainsi seules les arrivées de Civelli, M’Bami et à un degré moindre, Maoulida ont coûté quelque chose de significatif au club. Dans cette même optique, tous les gros salaires (Barthez, Déhu, Fiorèse et Luyindula notamment) n’ont pas été conservés.
L’effectif (et surtout le 11 de départ) ainsi formé est donc globalement stable ce qui devrait enfin assurer une certaine continuité des résultats et espérer une qualification directe en Coupe d’Europe à la fin de la saison plutôt que d’avoir à subir la Coupe à Toto comme les saisons dernières.
Néanmoins, il ne faut pas non plus espérer pouvoir rivaliser pour le titre de Champion de France car avec la Coupe d’Europe et un effectif convenable (mais pas faramineux en qualité et en quantité), l’OM semble encore largement derrière l’OL. Mais c’est avec ce type d’intersaison, répété plusieurs fois de rang, en améliorant petit à petit le groupe, que l’OM pourra espérer rivaliser avec les meilleurs clubs de l’Hexagone et peut-être se retrouver parmi les clubs européens qui comptent.