Une journée à la Commanderie

6h40 Les premières cigales se font entendre, le soleil commence tout doucement à se lever; lentement, il va se placer au centre d’un magnifique ciel bleu sans nuages; c’est une belle journée qui s’annonce sur la belle cité phocéenne. 7h00 Un homme tout de noir vêtu quitte discrètement le bâtiment administratif principal par la fenêtre. […]

6h40
Les premières cigales se font entendre, le soleil commence tout doucement à se lever; lentement, il va se placer au centre d’un magnifique ciel bleu sans nuages; c’est une belle journée qui s’annonce sur la belle cité phocéenne.

7h00
Un homme tout de noir vêtu quitte discrètement le bâtiment administratif principal par la fenêtre. Que pouvait-il bien faire ici ?

7h10
Le concierge arrive et prend son quart à l’entrée du Centre de l’OM.

7H30
Jean-Claude Dassier arrive au centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus. Avant de pouvoir passer les grilles, le concierge lui dit :  » Mon cher Jean-Claude, si vous voulez passer, il faut répondre à la question suivante : quel rôle aurait pu jouer Mamadou Samassa à l’OM ? Réponse A, troubadour ? Réponse B, manutentionnaire ? Réponse C, le sparring-partner idoine ? Réponse D, la version française de Léonardo di Caprio pour un remake français de  » Arrête-moi si tu peux  » ? « . Sans hésiter trop longtemps, Jean-Claude Dassier répond A. Jean-Pierre Foucault le laisse passer. En arrivant dans son bureau, il se rend compte que la fenêtre de son bureau a été forcée puis constate la présence de graffitis où l’on peut lire  » Ici c’est la commanderie « ,  » Pape Diouf for ever, Dassier casse-toi ! « … Coutumier du fait et encore un peu endormi, il se dit qu’il ne sera pas un président à la nord-coréenne et décide d’appliquer le principe de liberté d’expression. Dans son bureau, il découvre avec horreur une tête de cheval mort et une inscription sur la porte avec du sang  » oh fatche de con ! « .

8h00
Didier Deschamps arrive au centre dans sa grosse voiture, se gare, sort Edouard Cissé du coffre et l’envoie se dégourdir les jambes. Pendant ce temps, il prend un café avec José Anigo et salue un Jean-Claude Dassier poursuivi par un essaim d’abeilles tueuses que lui aurait offert un certain A. Nonyme.

8h30
Les joueurs de l’équipe première arrivent au compte goute pour le premier entrainement prévu à 9h00. Laurent Bonnart va garer sa Mégane break à côté de la Mercedes de Gaby Heinze ; sur le chemin des vestiaires, ils croisent et saluent Baky Koné, arrivé à dos de Brandao. Une fois libéré, ce dernier va se promener dans le centre et, affamé, tente de manger Antoine Veyrat.

8h40
Atteint de nausées, Brandao va vomir. On retrouve alors Mathieu Valbuena qui, alors qu’il boudait dans son coin, s’est fait manger par l’attaquant brésilien qui voulait dévorer un knacki.

8h55
Stéphane Mbia se blesse en enfilant sa chaussure gauche ; le bilan médical révèle une entorse à la cheville et son absence est estimée à dix jours. Charles Kaboré, conscient du caractère peu éthique, légèrement arriviste et totalement conséquentialiste, demande à Didier Deschamps s’il pourra avoir la chance de suppléer le joueur camerounais ; le coach ne le reconnaît pas et lui demande s’il peut l’aider à apporter les ballons au terrain d’entraînement.

8h58
Vitorino Hilton arrive avec un certificat médical qui lui prescrit trois jours d’arrêt de travail suite à un quiproquo malheureux avec Souleymane Diawara ; en effet, le défenseur sénégalais a toujours rêvé de passer une nuit dans un Hilton… Le brésilien pleure encore.

9h00
Après avoir neutralisé à mains nues un ours qui s’était échappé du zoo, après avoir assommé une demi-douzaine de taureaux à mains nues, après avoir détruit une forêt entière de bambous par la force de leurs tibias, Gaby Heinze et Cyril Rool arrivent en tenue et commencent leur échauffement en labourant un champ avec des tacles.

9h05
Hatem Ben Arfa arrive avec cinq minutes de retard sur le terrain de la Commanderie car dans un moment de désinvolture autoroutière, il a loupé la sortie et a dû faire un détour par Nantes. Didier Deschamps lui explique que ce n’est pas une excuse, que lui seul a les clés de la maturité. Le numéro 10 phocéen répond alors :  » Rostand disait voir beaucoup de gens qui ont de la maturité politique et moins qui ont la maturité humaine.  » Guy Stéphan lui colle un coup de pied et l’envoie courir.

9h30
Les attaquants entament une séance de frappes au but. En voulant tenter un extérieur du droit, Baky Koné se brise le petit orteil et va retrouver Stéphane Mbia à l’infirmerie, fraîchement renommée  » Centre José Delfim « . Là-bas, ils boivent un café avec Julien Rodriguez, qui leur fait la visite des lieux. Il se sent là-bas comme chez lui.

10h00
Didier Deschamps envoie Edouard Cissé racheter des ballons chez Intersport car Brandao en a envoyé douze dans la nature et Cyril Rool en a explosé six (au sens premier du terme).

10h30
Mamadou Niang s’énerve sur la pelouse car elle aurait empêché selon lui un ballon d’arriver bien dans ses pieds. Afin de le calmer, Hatem Ben Arfa lui dit :  » Tu sais, Mamad’, ainsi que le disait Jean-Paul Sartre, la violence, sous quelle que forme qu’elle se manifeste, est un échec.  » Il reçoit un ballon à vitesse supersonique de la part Taiwo en pleine tête. Tonnerre d’applaudissements pour le super Eagle.

11h00
Souleymane Diawara arrive en taxi à l’entrainement, il semble tituber. Après une soirée arrosée, il s’est fait retirer sa voiture (qu’il avait garée au milieu d’un rond-point), s’est battu avec trois policiers qui l’avaient pris pour un terroriste (paraitrait-il qu’un autre Souleymane Diawara aurait fait exploser une voiture au nord ouest du Kénya dans les années 80) et a fini en cellule de dégrisement.

11h10
Souleymane Diawara est invité à souffler dans le ballon pour voir s’il est apte à jouer. Ayant confondu le test d’alcoolémie avec le ballon de l’entraînement, il est envoyé à l’infirmerie avec Rodriguez, Koné et Mbia. Ensemble, ils prennent l’apéro mais malheureusement, en voulant déboucher une bouteille de champagne, le petit ivoirien se casse le pouce et envoie le bouchon dans l’oeil du camerounais, lequel se retrouve maquillé pour l’été.

11h15
Les défenseurs prennent place sur le terrain  » Eric di Meco  » pour s’entraîner aux tacles.

11h16
Cyril Rool commence le premier exercice.

11h17
Le terrain ressemble aux tranchées à la fin de la Première Guerre Mondiale et est déclaré impraticable.

11h30
Benoît Cheyrou tente de décrypter le schéma de jeu à adopter en regardant les tatouages de Lucho Scofield Gonzalez. Impuissant et épuisé, il abandonne et va téléphoner à sa copine pour lui demander si elle ne connaît pas quelqu’un qui saurait déchiffrer les hiéroglyphes argentins. Celle-ci lui raccroche au nez et lui envoie par SMS :  » Le permanenté des sourcils me colle aux basques, rappelle plus tard « .

11h45
En pleine opposition, Hatem Ben Arfa lance à Brandao :  » Oh, Vincent Mac Doom, si tu redescends autant, c’est parce que tu cherches du pétrole ? « . Edouard Cissé lui mord le mollet, Didier Deschamps est fier et lance à la cantonade :  » oui bon je crois que c’est un bon Doudou « .

12h00
C’est l’heure de manger. Alors qu’ils prennent leurs douches, Souleymane Diawara, Mamadou Niang, Taye Taiwo, Steve Mandanda et Mathieu Valbuena font un concours de tailles. Valbuena part bouder.

12h30
Vincent Labrune est victime d’un attentat à la voiture piégée. Il s’en sort in extrémis et, une fois dégagé des décombres, il découvre une lettre anonyme sur laquelle on peut lire :  » Nonobstant le respect que j’ai pour l’ensemble du genre humain et l’amour fusionnel que j’éprouve envers ce club légendaire qu’est l’Olympique de Marseille, je refuse d’être la victime de simagrées et de gesticulations de la part du conglomérat parisien dont vous être l’amer représentant. Je vous invite donc cordialement à prendre l’entière mesure de la haine et du mépris qui sont les miens vis-à-vis de votre misérable petite personne ; venez poser votre cul à ma place si vous l’osez. Signé : X « .

13h30
Alors qu’il fait la queue au self service, Gaby Heinze glisse quelque chose à l’oreille du cuisinier puis tombe, se roule par terre au milieu du restaurant du club en se tenant le visage et en se tordant de douleur et hurle à la mort. Le cuisinier accepte finalement de lui donner un peu plus de pâtes, il se relève et va s’asseoir en faisant un clin d’oeil à Didier Deschamps.

13h35
Hatem Ben Arfa arrive dans la cantine et dit, tout content, qu’il vient de trouver Oussama Ben Laden, et le jeune prodige de poursuivre que le terroriste était caché dans sa voiture. Face aux regards inquiets et interrogatifs de ses partenaires, il explique :  » Bah oui, il était caché dans ma boîte afghan « . A peine a-t-il fini sa phrase qu’un petit suisse s’écrase à pleine vitesse sur son visage.

13h45
Mathieu Valbuena fait un double salto arrière et, à l’image du défenseur argentin, souffre le martyr mais cette fois, ça ne prend pas. Il déclare qu’à partir du moment où il a tout tenté pour mériter sa place et que l’on ne lui donne pas sa chance, il ne peut pas rester dans ce restaurant où sa carrière semble bloquée. Il sort puis va bouder dans un arbre.

13h48
Affamé comme un sumo entre deux régimes, Brandao mange le cuisinier.

13h50
Fabrice Abriel donne à manger de la compote à Fernando Morientes pendant que Gary Bocaly lui change sa couche et que Charles Kaboré lui répare son déambulateur.

14h00
Ayant encore un petit creux, Brandao mange un journaliste de l’Equipe qu’il régurgite à moitié.

14h15
Pendant le repos, Lucho tombe de son lit et remonte dessus. A peine est-il remonté dessus qu’il chute de nouveau. Rassuré, Edouard Cissé lui dit :  » Heureusement que tu t’étais relevé, car sinon tu te serais tombé dessus…  » Laurent Bonnart lui envoie de manière fergusonienne un crampon en pleine tête.

14h30
Encore un peu nerveux, Cyril Rool va s’apaiser en brisant des chênes centenaires avec sa tête.

14h45
Alors qu’il essaie d’analyser à la manière de Jacques Derrida la déconstruction de la clavicule de Mamadou Niang, Hatem Ben Arfa prend un coup de gourdin par Guy Stéphan. Toujours philosophe, il répond :  » Ainsi que le disait le Mahatma Gandhi, la non-violence est la loi de notre espèce tout comme la violence est la loi de l’animal « . Il évite alors de justesse un double tacle de Gaby Heinze et Cyril Rool.

14h55
Ne parvenant pas à digérer le journaliste qu’il a mangé au dessert, Brandao se dit qu’une petite salade verte ne lui ferait pas de mal. Il engloutit un saule-pleureur. Alors qu’il se baigne dans l’estomac de l’avant centre brésilien, Mathieu Valbuena boude toujours.

15h00
Un supporteur un peu excité qui s’amuse à traiter de  » c… molles  » tous les membres du club qui lui passent à côté est renvoyé gentiment hors du centre d’entraînement. En partant, il hurle :  » Attendez que je revienne ! Un mec sévèrement burné comme Nanard ne va pas se laisser empoisonner les écrase-merde par une bande de crétins dans votre genre ! Que je revienne et je vous ramone la turbine à chocolat à coups de batte !  »

15h15
Alors qu’il reçoit en profondeur un ballon demandé dans les pieds, Mamadou Niang est amer. Souleymane Diawara lui fait un câlin pour lui remonter le moral. Hatem Ben Arfa arrive alors et explique que  » dans la lignée du merveilleux mythe d’Aristophane, ce n’est pas l’homme qui prend l’amer, mais l’amer qui prend l’homme « . Diawara l’attrape par les pieds et Niang lui met une série de taquets.

15h30
Alors qu’ils font des sprints, Laurent Bonnart et Taye Taiwo sont dépassés par Jean-Claude Dassier, qui a dû déserter son bureau en raison d’une invasion inexpliquée de serpents à sonnette.

16h10
Baky Koné trouve son bandage à l’orteil trop serré et demande s’il est possible de l’arranger un peu. Toujours à l’affut, Pierre Ménès s’en va noter sur son blog qu’à son avis, le divorce entre Koné et l’OM semble se consommer de jours en jours.

16h50
Brandao répond aux questions d’un journaliste de  » 3ème corde Magazine « . Il y explique comment Hulk Hogan lui a appris une philosophie de vie. Il avoue également songer à une reconversion dans le monde du catch, monde où il pourrait devenir  » Le démembreur de Sao Paulo « .

17h20
Fabrice Abriel est l’invité exclusif de Luis Attaque sur RMC. Après trois minutes non-stop de  » Oh Fabrice, mon petit Fabrice ! Je te connais bien, toi ! Tu étais au Paris Saint Germain, mon petit Fabrice ! Maintenant, il est dans ton équipe, Karim ! Il te rend bien des services, le Fabrice, hein, mon petit Karim ? Oh, mon ami Abriel, tu sais qu’en ce moment, tu brûles mon esprit et tout celui de la ville de Marseille ? Hein, tu le sais, ça, mon petit Fabrice ! « , il raccroche, désabusé.

18h00
Sous-couvert d’un bizutage forcé, Benoît Cheyrou, Laurent Bonnart et Steve Mandanda s’amusent à enfermer Mathieu Valbuena dans un casier. Bien qu’ayant la tête à l’envers, il boude.

19h00
Didier Deschamps rappelle Edouard Cissé, le fait monter à l’arrière de sa voiture et quitte le centre d’entrainement.

20h00
Gabriel Heinze reçoit un SMS :  » Si tu reviens, j’arrête tout ; Daniel.  »

21h00
Brandao est triste car il apprend que sa candidature pour le casting de la suite de la Guerre du feu n’a pas été retenue.

22h00
Seul ce soir, Didier Deschamps n’a pas trop le moral et sent le besoin de se vider l’esprit, d’écouter des choses simples, superficielles et bêtes. Il allume RMC…

23h00
Toujours en tenue d’entraînement, Mathieu Valbuena parvient à s’extirper miraculeusement de son casier de fortune et court chercher du renfort au bar d’à côté. Malheureusement pour lui, tous ses occupants sont ivres et le prennent pour un joueur du baby-foot qui a tenté de se faire la belle. Il est remis de force dans la machine, il y passera la nuit…

01h00
Un féru d’astronomie aperçoit une comète dans le ciel marseillais ; après avoir réglé son télescope, il s’aperçoit que ce n’est qu’un ballon tiré par Djibril Cissé il y a quelques saisons qui entame son troisième tour de la Terre.