Valenciennes – OM, une affiche qui n’en est pas une si ce n’est pour des journaux en mal de sensations fortes dans un championnat dont l’intérêt réside essentiellement en deux points : qui seront les deux moins mauvais derrière Lyon à avoir le droit de faire acte de présence en Ligue des Champions l’an prochain d’une part, et le PSG et Nantes se sauveront-ils de la relégation. Du coup, un Valenciennes – OM, le premier depuis la fameuse affaire de 1993, interpelle forcément. Malheureusement, ce n’est pas le sportif qui prime mais bien cette triste affaire dont ces deux clubs ne se sont finalement jamais vraiment remis. Valenciennes a disparu pendant une dizaine d’années, végétant dans les divisions amateurs tandis que l’OM tente, depuis dix ans, de retrouver un peu de son lustre d’antan sans pour autant y parvenir. Deux clubs donc au destin finalement assez similaire bien qu’à une échelle différente, proportionnelle aux statuts des deux clubs lors de la dite affaire » OM-VA « .
Il faut savoir retenir les leçons du passé et s’en servir. Parents, professeurs, patrons nous l’ont tous bien souvent rabâchés. Souvent à raison d’ailleurs. Dans le cas présent, c’est plutôt table rase du passé qu’il faudrait préconiser. Oui, il y a bien eu affaire mais les fautifs ont payé. Alors relire un peu partout tout cela à la veille de ce match si capital pour le futur de l’Olympique de Marseille mais aussi de Valenciennes, là encore à des échelles bien différentes, est plutôt agaçant pour ne pas dire plus. Quand l’OM joue pour tenter de se qualifier pour la plus belle des compétitions européennes, les Nordistes luttent pour leur maintien. Revenir sur cette histoire bien maussade est donc non seulement pathétique mais surtout irrespectueux de ces deux équipes qui ne méritent pas cela. Passons donc sur tout ça et penchons nous sur ce match qui revêt un intérêt plus qu’important pour ces deux équipes.
Valenciennes, incapable de remporter le moindre match à domicile en 2007, aura, comme toute équipe qui reçoit l’OM, le couteau entre les dents et aura sûrement à coeur de livrer son meilleur match de l’année face aux Phocéens. Cela est monnaie courante, le poids du passé une fois de plus … Savidan, invisible depuis de longues semaines, serait capable de se souvenir qu’il est plutôt adroit devant le but. Penneteau, ex-gardien prometteur, pourrait même se rappeler que son rôle est de stopper les frappes cadrées adverses. Bref, bien que sur le papier le match puisse paraître plutôt déséquilibré, il y a fort à parier que l’OM jouera contre une équipe euphorique qui voudra à tous prix ravir leurs supporters en accrochant l’OM à un tableau de chasse bien maigre depuis le mois de janvier. Des supporters qui y verraient sans nul doute une certaine vengeance … sur le passé.
Côté olympien, une deuxième victime nordiste en huit jours ne serait pas pour déplaire. Après la belle performance réalisée face à Lille, la confirmation est impérative. Or, on le sait, la régularité est loin d’être le point fort de l’OM cette saison. Et en dépit de belles paroles venant ponctuer chaque victoire à domicile, c’est la même rengaine le week-end suivant. Une équipe apathique, incapable de jouer en équipe, des joueurs perdus sur le terrain cherchant à se débarrasser au plus vite du ballon à l’instar d’un actionnaire de l’OL. Et du coup, il faut inlassablement répéter la même chose et compter sur les défaillances des concurrents à l’Europe pour se dire que, finalement, la Ligue des Champions est encore envisageable. Cela arrivant chaque semaine, nul ne doute que même en cas de défaite nos chers dirigeants sauraient se targuer que, mathématiquement, ce n’est pas encore fini. Seulement cette fois ci, les enjeux sont bien trop importants. Lorik Cana l’a magnifiquement rappelé, après la victoire face à Lille, s’adressant à ses coéquipiers en capitaine, en leader d’une équipe dont l’avenir dépend de ces sept derniers matchs. Comme il l’a si bien dit, cette victoire face à Lille ne servira que si lui et ses coéquipiers venaient à enchaîner les victoires. L’OM se doit de jouer la Ligue des Champions, et ce chaque année ! Le passé me direz vous …
Finalement, même en voulant en faire totalement abstraction, le passé revient toujours hanter l’OM. Pour le bien parfois, en rappelant aux joueurs que le maillot qu’ils portent a une histoire et qu’il faut le respecter. En mal aussi en étant parfois peut-être trop sévère avec une équipe très jeune et inexpérimentée. En grandissant ensemble, cette équipe a de l’avenir, c’est incontestable. Les 22 ans de moyenne d’âge affichés à Lorient à l’entame de la rencontre le prouvaient bien. Les individualités en devenir sont légions entre les Nasri, Taiwo, Zubar, Cana et compagnie. Laissons donc cette équipe grandir mais exigeons d’elle le moins qu’elle puisse faire, c’est-à-dire se qualifier pour la Ligue des Champions. Tout autre finalité que cette qualification briserait cette équipe et la verrait amputée de ses meilleurs éléments pour la saison à venir. Ce serait une catastrophe, une de plus. Apprenons les leçons du passé: la stabilité de cet effectif dans sa majeure partie est nécessaire pour décoller vers les sommets. Mais on le sait bien, à Marseille on n’a pas le temps, il faut des résultats et vite, dès ce samedi face à Valenciennes. Un lourd, mais logique, héritage du passé.