On peut dire qu’elle nous a nourrit d’ambitions, cette intersaison ! Des recrues talentueuses et complémentaires, des matchs amicaux victorieux et le retour prochain de la grande coupe d’Europe ont été autant de motifs de satisfactions et d’espérance. Il n’en fallait pas plus pour que l’on bombe le torse, et que l’on fanfaronne en conseillant à ce cher président Aulas de se planquer sous peine de voir certaines parties de son anatomie transformées en chou fleur. Vous me direz que c’est habituel chez les supporters, surtout ceux de l’OM. Ceux là même qui peuvent crier au titre mi juillet et penser l’inverse à peine un mois plus tard.
C’est un peu ce qui vient de se passer en l’espace d’une semaine et deux matchs nuls et vierges. Cet OM prometteur s’est mué en équipe stérile qui va recruter des culs de jatte et qui passe à côté de sa saison. Les églises n’ont décidément pas le monopole des girouettes, le supporter étant plus prompt à tourner son nez dans le sens du vent.
Non, la petite fiancée olympienne ne s’est pas muée en marâtre hideuse et infidèle, et n’est pas encore l’executive woman belle et talentueuse que l’on espérait. Elle reste néanmoins cette équipe bourrée de talent, en construction, et qui n’est logiquement pas au top de sa forme et de ses automatismes début août quand des joutes primordiales s’annoncent dans quelques semaines.
Pour le moment, laissons certains redescendre sur terre, tandis que les Bordelais s’imaginent champions et les Parisiens européens en mai prochain. La route est longue, et quelques détails peuvent parfois dérégler une machine parfaitement huilée, comme en témoignent les pépins physiques et l’ambiance délétère que subit le champion lyonnais. Brûler si tôt ce que l’on a porté aux nues il y seulement quelques semaines serait une preuve de bêtise et de défaitisme.
Ce vent qui agite les girouettes nous porte au nord, à Valenciennes qui reste malgré le temps un douloureux souvenir pour les deux clubs. Espérons que cette page difficile est tournée, car il n’y a plus aucune raison aujourd’hui d’envenimer un conflit maintenant enterré à six pieds sous terre, peut être au fond d’un jardin. Le VAFC a su garder sa place parmi l’élite, ce qui est une superbe performance malgré un groupe et un budget bien inférieur à certaines équipes comme le FC Nantes. Cette année s’annonce difficile, malgré une entame surprenante face à Toulouse et le triplé de la recrue Audel, absent aujourd’hui. Sans le transfuge de Lille, Kombouaré devra compter sur la star de Nungesser, le goléador Steve Savidan. Celui là même qui n’a plus trouvé le chemin des filets depuis plus de 6 mois, et dont on peut être sûr qu’il va sortir son match de la saison afin d’être le premier à tromper Cédric Carrasso et sa défense Givet – Rodriguez. Cette défense a été le chantier du mercato, à tel point que ce maillon faible de la saison passée est presque devenu le point fort du onze d’Albert Emon. Le coach olympien est en effet maintenant confronté à une animation offensive stérile, Djibril Cissé n’ayant eu aucune munition pour faire feu. Ne pas prendre de but c’est bien, en marquer plus que son adversaire, c’est mieux…
Aux alentours de 20 heures ce soir, nous saurons dans quelle situation se trouve l’OM selon la direction du vent. Une première victoire, à l’extérieur qui plus est, redonnerait au bilan phocéen un aspect plus en adéquation avec son potentiel. La tramontane douce fera tourner les esprits vers un prochain match contre Nancy qui pourrait vraiment lancer les ambitions marseillaises. Tout autre résultat que la victoire viendrait cependant glacer le sang des supporters, ces derniers faisant souffler une bise glaciale sur le club, cherchant comme à l’habituée un bouc émissaire. Emon, Carrasso, Cissé, Ziani, ou mieux, ce pauvre Matt Moussilou qui n’est encore pas olympien, rayez la mention inutile… Qui sème le vent récolte la tempête ? Ce soir ça sera donc mistral gagnant !