Ainsi donc l’OM règne désormais en maître sur la planète football. Les stars internationales de la sphère en cuir synthétique rêvent à nouveau d’endosser la glorieuse tunique immaculée. Le jeu pratiqué par les phocéens enflamme le Vélodrome par son panache et sa technicité. Cerise sur le gâteux, Bakayoko va être prochainement élu ballon d’or pour l’ensemble de son oeuvre.
Trêve de plaisanterie, y’a comme qui dirait un blême, un cheveu dans le potage, un abus manifeste de substances hallucinogènes. Mes bons amis, la réalité est tailleur comme on dit au Sentier. Comprenez bien, dans ces propos, il n’y a nulle intention d’habiller pour l’hiver l’élégant Perrin encore moins de lui confectionner un costar pour les fêtes.
Depuis cet été, cent fois sur le métier, il a remis son ouvrage. Des quelques oripeaux qu’avaient laissés çà et là les anciennes directions, le petit artisan troyen a fait des habits respectables. Ah, pas des compositions d’avant garde pour top-model madrilène mais du cousu-main de bonne facture.
Depuis son arrivée et aussi celle du saignant Bouchet, fini le temps des batailles de chiffonniers et des crêpage de chignons. Tout le monde a le doigt sur la couture du flottant et chacun à sa place tisse un projet collectif. Le relookage est patent. Les résultats aussi et ce, sans avoir eu besoin de puiser dans le bas de laine de tonton Robert. On va passer l’hiver au chaud en tête du championnat et de la main d’oeuvre moscovite va bientôt rejoindre nos joyeux tisserands. Djamel, j’en vois un qui tricote !
Tout baigne alors que demande le peuple ? Juste un peu d’émotion et de plaisir. Plus si affinités. Ne pas s’ennuyer Boulevard Michelet avec les 1-0 peau de chagrin, arrêter de bailler pendant les rencontres et éviter de s’endormir dans les travées du stade. Voir une équipe conquérante et dominatrice. Vibrer sur des actions de rêve et des gestes d’anthologie. S’abreuver d’un torrent de buts et retrouver les habits de lumière des années fastes.
J’avoue, c’est un peu cracher dans la soupe et d’aucuns trouveront cette diatribe outrancière voire outrageuse. Elle émane d’un coeur qui se méfie des lendemains qui déchantent. Perrin lui-même l’a dit : " Nous ne resterons pas très longtemps en tête". Avec 35 points et 21 buts en 20 matchs pour 19 encaissés, pas de quoi pavoiser effectivement. Si d’aventure le vent tournait, le temps serait venu des retournements de vestes…