Zenit – OM : faire durer le plaisir

Russie, nous revoilà ! Après un voyage négocié de manière très délicate à Moscou, les Olympiens ont droit à une nouvelle escale dans le pays de Poutine. Le Zenit, détenteur du titre national et tout juste vainqueur de la Supercoupe, était sur le papier une équipe bien plus redoutable que le Spartak. Dans les faits, […]

Russie, nous revoilà ! Après un voyage négocié de manière très délicate à Moscou, les Olympiens ont droit à une nouvelle escale dans le pays de Poutine. Le Zenit, détenteur du titre national et tout juste vainqueur de la Supercoupe, était sur le papier une équipe bien plus redoutable que le Spartak. Dans les faits, il en aura été tout autrement pendant 80 minutes, jusqu’à cet éclair de génie d’Arshavin, et ce but qui est venu entacher ce match parfait au Vélodrome. Dick Advocaat, qui porte bien son prénom, claironnait que le Zenit allait faire mieux que son rival moscovite. A l’aller, il a raison, ils n’ont perdu QUE 3-1. Aux Marseillais de prouver qu’au retour les hôtes ne fassent pas aussi bien que leurs compatriotes.

A Moscou, Eric Gerets a certainement fait une petite erreur tactique en alignant le 11 type. Il est probable que le Lion de Rekem misait sur une ouverture du score rapide de ses joueurs pour se mettre à l’abri. Les poteaux adverses et les conditions difficiles ont failli mettre à mal cette stratégie, l’OM ne devant au final sa qualification que grâce au large succès du match aller. Le but d’Arshavin a considérablement changé la donne, et Gerets l’a compris. En laissant Valbuena sur le banc dimanche, il nous a déjà donné une piste sur la tactique cet après midi. Laisser venir l’adversaire pour mieux lui faire l’amour en contre. La force de percussion olympienne, et la vitesse incroyable du trio Niang – Cissé – Valbuena peut mettre en grande difficulté une formation qui récupère toutefois sa défense titulaire. Les clés seront donc la fraîcheur des Phocéens, et bien entendu l’état du terrain…

La qualité du Petrovskyi Stadium, modeste enceinte digne du stade Marcel Picot, ne sera néanmoins pas une excuse digne en cas d’élimination. Pour ce qui est de la fraîcheur physique, l’OM part un peu dans l’inconnu, car si les rencontres récentes ont prouvé que Cana et les siens ont du jus, combien de temps cela va-t-il encore durer ? On ne peut pas blâmer le coach, qui fait tourner aussi bien que possible, en fonction des indisponibilités dues aux suspensions et aux pépins physiques. Mais la principale cause du faible turnover est… la grande qualité des titulaires. En effet, comment se passer d’un Givet actuellement énorme en défense ? Comment expliquer la mise au repos d’un Cheyrou ou d’un M’Bami qui composent un milieu axial de haut niveau ? Comment se passer de la vitesse d’un Valbuena, de la puissance d’un Taiwo, de la percussion d’un Niang ou du sens du but d’un Cissé ? La différence de niveau entre titulaires et remplaçants a certes un effet positif sur les résultats et sur la vie de groupe (difficile d’imaginer Ziani et Zenden se plaindre de leur situation sportive), mais pose également soucis quant à la capacité d’enchainer les efforts et les prestations de grand standing. Cette série de victoires est superbe, mais attention à ne pas rester le bec dans l’eau en cas de moins bien…

En cette fin d’après midi, l’OM se déplace tout de même avec deux buts d’avance. Il est bon de le rappeler tant les commentateurs du match aller et la presse sportive semblaient catastrophés de voir le Zenit réduire le score. Une défaite 2-0 ruinerait le parcours européen marseillais, mais depuis la reprise de janvier rares sont les rencontres où les attaquants n’ont pas fait parler la foudre. Et si Gerets pond un petit système pour museler Andrei Arshavin, qui pourrait prendre le match à son compte au Zenit ? A l’OM de bien gérer cette avance confortable, pour décrocher une nouvelle qualification pour les quarts de finale d’une compétition européenne. Il reste du beau monde, en particulier un Bayern de Munich qui pourrait être une superbe affiche pour les deux camps, et l’occasion de revoir les Ribéry et Van Buyten, idoles passées mais toujours dans les coeurs olympiens. L’OM et l’Europe c’est une belle histoire d’amour. Les douces soirées printanières et les matchs à élimination directe, voilà l’essence de l’OM. Cet OM est actuellement irrésistible, et redonne cette lueur de passion dans les yeux de ceux qui l’aime. Pourquoi ne pas faire durer le plaisir ?