Au soir de la dernière journée du championnat 2004-2005, lorsque les dirigeants de l’OM ont confirmé que le club jouerait la Coupe à Toto, peu d’entre nous auraient imaginé les bons moments que cette campagne européenne aurait engendré. Les rencontres d’anthologie contre la Lazio et le Deportivo pour la qualification en UEFA, les deux plus longs matchs de l’histoire du club contre Anvers, la superbe victoire sur le terrain du CSKA…
Au soir du match contre Bolton, le billet pour les huitièmes en poche, peu d’entre nous auraient imaginé que le chemin prendrait fin à Saint-Pétersbourg et nous rêvions déjà à la Roma, à Hambourg, et au Philips Stadion. C’est ça le foot… D’ailleurs qui vous dit que la route se termine en Russie ?
Les statisticiens vous diront que l’OM a 9 chances sur 10 de se consacrer uniquement aux compétitions nationales dès vendredi. Une défaite 0-1 à la maison équivaut à n’avoir plus que le petit orteil en Coupe UEFA. Ces mêmes statisticiens vous diront également que le Milan AC a gagné la Champion’s League 2005 ou qu’une équipe de Minots va en prendre 5 au Parc… Certes le défi va être difficile à relever. Gagner à l’extérieur dans des conditions difficiles, sans Franck Ribéry et Wilson Oruma suspendus, ni Fabien Barthez blessé, est déjà quasi impossible. Mais les Olympiens vont tout faire pour briser la glace et enflammer la toundra.
Le Zénith, club méconnu, a donné une véritable leçon de football à tout le monde jeudi dernier. Au vu de la composition frileuse alignée par Jean Fernandez, on peut se demander si le coach n’avait pas prévu de faire une répétition grandeur nature du match retour. Sans une barre transversale qui nous sourit et un Fabien Barthez décisif, il n’était même pas la peine de braver le gel, la qualification étant inaccessible…
Or le petit but d’avance n’est pas une garantie sur facture pour les locaux. Une ouverture rapide du score côté phocéen peu engendrer un effet boule de neige. Une fois a égalité tout deviendrait alors possible, surtout que le Zénith n’est pas réputé pour se réfugier sous un igloo défensif solide, Petrzhela étant loin d’être un génie tactique. Mais il aura néanmoins l’occasion de prendre place sur le banc, contrairement au duo Fernandez – Emon qui a eu des rapports plutôt glacés avec l’arbitre à l’aller. Tous deux suspendus, c’est José Anigo qui dirigera l’équipe. On peut compter sur lui pour chauffer les Olympiens à blanc. Question motivation, on peut faire confiance à notre José, le onze aligné sera donc comme il les aime : avec des couilles ! Gelées certes, mais il en faudra pour passer.
Alors dans le congélateur russe choisissons les frappes Fusées de Taiwo, les dribbles Soléro de Nasri et la force Magnum de Cana. Avec une telle panoplie de rafraîchissements, et le soutient permanent des Oranges givrées dans les tribunes, la qualification ne serait pas un Mystère. Malheureusement, devant, Christian Gimenez met tellement de temps à prendre ses appuis qu’il risque de se changer en Mr Freeze. Quant à Mamadou Niang, au vu de sa précision on peut penser qu’il y a été un peu fort sur les cônes… La clé du match est là. Si nos deux attaquants se transforment en carte d’or, l’avance des russes fondra comme neige au soleil…
Alors que l’actualité marseillaise est trop souvent hors du terrain, les joueurs tiennent une nouvelle occasion de rappeler ce qu’est l’OM. Eydelie aura beau dire qu’il a reçu une piquouse d’antigel dans l’arrière train, RLD pourra continuer de lutter contre le froid en se pavanant avec son écharpe du club, l’OM est et restera un club de passion. Quel que soit le résultat en cette fin d’après midi, les Olympiens se doivent de tout faire pour décrocher une place en Ligue des Champions l’année prochaine. L’UEFA et ses joutes continentales ne doivent être considérées que comme un bonus… Comme une pointe de chantilly au sommet d’un sorbet…