Zinedine Zidane : le crépuscule de l’idole

Ce sont deux coups de tête victorieux qui en avaient fait la personnalité préférée des français. Deux autres coups de tête l’avaient fait partir, puis revenir sous le maillot de ses plus grands exploits. Et c’est encore sur (ou plutôt pour) un coup de tête que la carrière de Zidane s’achève. Il faudra s’y faire […]

Ce sont deux coups de tête victorieux qui en avaient fait la personnalité préférée des français. Deux autres coups de tête l’avaient fait partir, puis revenir sous le maillot de ses plus grands exploits. Et c’est encore sur (ou plutôt pour) un coup de tête que la carrière de Zidane s’achève.
Il faudra s’y faire : on ne verra plus notre Zizou national sur les terrains dans un match de compétition ! Pendant tant d’années, Zidane nous a enchanté par ses dribbles déroutants, fait rêver par ses passes millimétrées et fait pleurer de joie par ses buts capitaux et ses contrôles prodigieux. Mais voilà c’est fini. Zidane s’en est allé. Et comme Barthez après la finale de la coupe de France, il n’est pas venu chercher la médaille qu’il méritait tant.
Sa résurrection a montré son grand professionnalisme et le fait que Zidane est un grand Monsieur. Mais un Monsieur est avant tout un homme. Et Zidane est un homme. Oui, un homme et pas un Dieu, aussi divin soit son talent. Il nous l’avait rappelé en piétinant un saoudien en 1998. En se faisant expulser le jour même où le film « Zidane » était tourné. Et hier soir donc, lorsque ses nerfs ont lâché à la 110ème minute d’un match qui restera dans nos souvenirs comme étant à la fois le plus intense et le plus amer que j’ai suivi.

Hier soir, je suis tombé avec Malouda. Je me suis blessé avec Vieira. Je me suis fait expulser avec Zidane. J’ai vu mon tir heurter la barre avec Trézéguet. Et surtout, j’ai pleuré avec Thuram. Thuram, dont on n’oublie presque le triste sort tant celui de Zidane est tragique. En effet, en plus d’avoir perdu cette finale, il n’est pas improbable que Thuram mette un terme à sa carrière si la Juve était reléguée en série C aujourd’hui.

J’aurais pu titrer le crépuscule des idoles tant trois des principaux joueurs à qui nous devons la victoire en 1998 risquent de quitter le cruel monde du football. Car en même tant qu’à Zidane, nous avons peut être dit adieu à Barthez et Thuram, trois joueurs clé sans lesquels nous n’aurions pas pu atteindre la finale de notre coupe du monde. Ni la gagner. On donne rendez-vous aux italiens en septembre. Sans Zinedine, sans Lilian et sans Fabulous Fab’. Mais avec la foi et dans la perspective de revivre, au prochain championnat d’Europe des Nations, des émotions aussi fortes que celles que nous avons vécu pendant ce mondial. Dire que France-Togo, c’était il y a 17 jours… Merci aux bleus pour ces émotions, malgré cette triste issue. Merci Zidane de nous avoir tant fait rêver pendant les 12 années que tu as passées sous le maillot bleu. Merci à tous ceux qui ont porté le même maillot que toi qui nous ont permis de croire en la France black, blanc, beur.

Salut l’artiste. On te pardonne. Tu nous a donné tant de rêve et vécu un tel cauchemar qu’on ne peut décemment t’en vouloir. On sera toujours nostalgique en t’apercevant dans les publicités de tes nombreux sponsors…